Thierry Gianella, président de l'Association Sportive de l'université

Publié le 30 mai 2024 Mis à jour le 5 juin 2024

Pour ce numéro de juin consacré au sport, nous avons interviewé Thierry Gianella, président de l'Association Sportive de l'université, qui permet entre autres aux étudiantes et étudiants de participer à des compétitions sportives. Découvrez le fonctionnement de l'AS et les fonctions de son président.

Point COMMUN : Bonjour Thierry, merci d'avoir accepté cette interview ! Pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Thierry Gianella : Je suis enseignant d’EPS à l’UFR STAPS de Nanterre depuis 1999 et je coache le football universitaire depuis 2012. Depuis 2022, je suis Président de l’Association Sportive.

Quel a été votre parcours ?
TG : J’ai pratiqué le sport depuis mon plus jeune âge. Dans ma famille, il y avait et il y a des sportifs. J’ai touché un peu à tous les sports quand j’étais enfant. Un jour, avec mes camarades de lycée, j’ai eu le déclic quand on a atteint entre copains les demi-finales du championnat de France de football UNSS scolaire. Dans l’équipe, nous avons été huit à devenir professeurs d’EPS. J’ai préparé le concours d’entrée pour enseigner à l’université en 1982. Donc UEREPS (Unité d’enseignement et de recherche en EPS) et un parcours qui m’a mené de Nanterre à Rennes, avec des réussites et des échecs. Avec le diplôme de MNS, je travaillais les étés en piscine et au Club Méditerranée où, ne décrochant pas le CAPEPS, j’ai été à deux doigts de changer de voie et m’engager dans cette vie d’animateur. Etudiant, j’avais deux matchs de football par semaine : le jeudi en universitaire et le dimanche en fédéral. Champion de France universitaire de N1 en 1986 et 1987 avec des coéquipiers qui ont joué au plus haut niveau national, quelle chance ! Quelle leçon ! Que de souvenirs et d’émotions ! A l’époque, les championnats d’Europe Universitaires n’existaient pas. Dommage ! Un tournoi celtique contre les champions universitaires d’Angleterre, de Galles et d’Ecosse tout de même. Et puis, ce fut l’Italie avec une expérience d’un an et demi en Seria D et un retour pendant presque trois saisons en N4. Entre temps, enfin le CAPEPS en 1990, une blessure en 1993 irrémédiable pour le football et l’agrégation en 1994.
 
Comment êtes-vous arrivé à l’université puis à l’Association Sportive ?

TG : Après quelques années d’enseignement en lycée et collège, j’ai une expérience UNSS fantastique avec des équipes de gymnastique sportive en passant année après année des tréfonds des compétitions de district jusqu’aux premières places départementales et académiques, et les championnats de France UNSS pour finir en 1998 à la 9ème place nationale. Là aussi, que d’entraînements, que de souvenirs partagés avec ses jeunes collégiennes si talentueuses devenues depuis pompières professionnelles et avec lesquelles je reste en contact. Le sport scolaire et universitaire a été le fil rouge de mon parcours et c’est fort logiquement que j’entre à l’Association sportive de l’université comme responsable du football quand les emplois du temps me le permettent. En 2017, le titre de champion de France N2 en football et la montée en N1. Après plusieurs années avec une équipe en N1 et une équipe en réserve en N2, les matchs contre les meilleures universités françaises, c’est l’implacable constat. Nous ne sommes pas au niveau. C’est la descente en N2 et le projet de revivre avec d’autres des émotions, une aventure humaine si riche et si forte. 
 
Depuis quand l’AS existe-t-elle et en quoi consiste-t-elle ?

TG : L’AS existe depuis la création de l’université en 1964 ou quasiment, donc depuis le milieu des années 60. Elle est affiliée à la Fédération Française du Sport Universitaire qui organise des compétitions et des rencontres entre les différents établissements d’enseignement supérieur au niveau régional et national dans quasiment toutes les disciplines sportives. C’est ce que l’on appelle une fédération affinitaire. D’ailleurs, avec sa Licence FFSU, un-e étudiant-e a la possibilité de participer à des compétitions dans différentes activités.
L’AS de l’université a pour vocation de promouvoir auprès des étudiant-e-s le sport, le faire pratiquer dans une perspective compétitive. Concrètement, les compétitions se tenant le jeudi après-midi, dévolu originellement au sport universitaire, l’AS a vocation d’accueillir , d’entraîner et d’accompagner tous les étudiant-e-s inscrit-e-s à l’Université de Nanterre, quelles que soient leurs filières et années d’étude, et qui souhaitent pratiquer le sport individuel ou collectif de leur choix. Le sport universitaire réunit donc des jeunes presque tous adultes de 17 à 25 ans (ou plus quelques fois), souvent de bon voire de très bon niveau, en tous cas motivés le plus souvent et avec un certain esprit que l’on qualifie d’universitaire. Cela sous-tend que les sportives et sportifs universitaires ont un comportement digne et respectueux ; d’ailleurs les règlements de la FFSU sont drastiques en ce qui concerne l’attitude. C’est une très bonne chose. On associe le corps et l’esprit dans une recherche d’excellence. D’autre part, on peut se réaliser également à l’AS en tant qu’arbitre, organisateur, manageur et s’occuper de ses camarades tout en se réalisant dans un projet collectif. L’engagement pour les autres trouve dans l’AS un champ d’expansion. Non seulement nous recherchons ces talents-là, parce qu’ils sont nécessaires et utiles mais nous les valorisons. 

Combien d’adhérentes et d'adhérents compte l’AS et quels sports y sont proposés ?
TG : Il y a environ 300 licenciées et licenciés. Les sports les plus « courants » sont encadrés par des professeurs d’EPS de l’université qui sont spécialistes de l’activité et qui l’ont pratiquée autrefois à un bon niveau voire à haut niveau. Les sports : natation, handball, volley, beach-volley, rugby, football, basket, gymnastique, tennis de table, tennis, badminton, athlétisme, escalade, tous les sports individuels de combat à savoir judo, karaté, boxe française, boxe anglaise, pancrace, kick boxing, taekwondo. L’AS engage des équipes féminines et masculines dans tous les sports. Il y a des entraînements, des compétitions. D’autres sports, plus discrétionnaires ne sont pas encadrés et ce sont les étudiantes et étudiants qui se gèrent. Cela signifie qu’une étudiante ou qu’un étudiant désireux de pratiquer individuellement son activité de club peut également participer à des compétitions universitaires. La Licence est à 37 euros à Nanterre et gratuite pour les étudiantes et étudiants bénéficiant du statut "Sportifs de Haut Niveau". Tous les frais engagés sont à la charge de l’AS. Les sports dans lesquels des étudiantes et étudiants de Nanterre ont brillé ces dernières années sont : l'aviron, le golf, le tir sportif, l'équitation, le triathlon, ou encore la force athlétique…
 
Vous accompagnez notamment les sportives et sportifs qui participent à des compétitions, comment cela se déroule ?
TG : Selon les sports, la fréquence des compétitions varie : de 3 à 4 par an pour certains jusqu’à une dizaine ou plus pour les sports collectifs. Elles débutent fin octobre et s’achèvent par les championnats de France en juin quand l’équipe passe les tours et franchit les échelons.
Par exemple en football, les matchs se déroulent d’abord dans la région parisienne puis en France. Il faut organiser les transports, les éventuels hébergements et restauration. Ce qui est fait par plusieurs services ou personnes dans les clubs, les responsables d’activité à l’AS le font tout seul. Nous sommes multitâches et multifonctions : engager les équipes, faire les licences, gérer le matériel et les équipements, préparer les équipes, les entraîner, les préparer, les déplacer, les équiper, les accompagner, les coacher. C’est très prenant avec certaines tâches ingrates et d’autres plus exaltantes ; un travail visible auprès de nos jeunes qui est le plus intéressant et un travail dans l’ombre absolument nécessaire. Une compétition ou un match, c’est avant, pendant et après. Selon les sports, selon les années, selon le niveau, on vit des expériences, des aventures plus ou moins fortes. J’ai connu cela comme pratiquant quand j’étais lycéen et étudiant. Je le vis comme professeur depuis que je suis enseignant. Pour les jeunes, ce sont des moments riches d’expériences et d’émotions, très formateurs, gravés à jamais dans leur mémoire. C’est pour cela qu’un jour, j’ai voulu être professeur d’EPS, et ainsi transmettre et partager à mon tour.
 
 
Quelles sont vos autres missions au sein de l’AS ?

 TG : Savoir-faire des étudiantes et étudiants, des collègues coachs et faire savoir. C’est un bon résumé. J’essaie de fédérer tous les services de l’université, toutes ses compétences, et il y en a, afin de  donner la possibilité et l’envie à nos jeunes d’être dans les meilleures conditions possibles pour exceller dans leur domaine sportif et si possible atteindre les plus hauts niveaux de performance. Le sport, comme les différents arts, peuvent et doivent être un moyen d’élévation pour nos étudiantes et étudiants. S’ils sont menés avec discernement et bon sens, les deux profitent l’un de l’autre positivement. 
 
Quels sont les prochains projets prévus ?

TG : Faire savoir auprès de toute la communauté universitaire que l’on peut pratiquer son sport et participer pour soi, pour son université à des compétitions avec une finalité d’épanouissement, d’accomplissement et de dépassement.
Concrètement :
  • Equiper les sportives et les sportifs qui représentent l’établissement avec une tenue standard. L’an passé, plus de 250 licenciées et licenciés ont reçu cet équipement grâce au financement de la CVEC et la collaboration avec la direction de la communication de l’université. Nous travaillons désormais de concert pour le bien commun. A venir notamment :
  • La première cérémonie des trophées sportifs qui aura lieu le 14 juin célébrera nos plus grands champions et chanpionnes et nous espérons rendre cet événement pérenne dans le calendrier universitaire des années à venir
  • La tenue d’un stand à la crémaillère de septembre pour faire connaître l’AS.
 
En projet : nous aimerions mener des actions plus ciblées pour faire connaître l'AS auprès de la communauté étudiante.
 
Je suis étudiante ou étudiant et je souhaite m’inscrire à l’AS, comment dois-je procéder ? où puis-je trouver plus d’informations ?

TG : Il y a deux voies possibles à l’université : pour pratiquer sans forcément un but compétitif, il y a les cours ouverts par le SUAPS. Pour pratiquer en compétition et concourir, il y a l’AS. On peut faire les deux mais c’est la différence. Par conséquent, le prérequis pour s’inscrire est d’avoir un certain niveau dans le sport en question.
Ensuite techniquement, se faire connaître :
  • Auprès des enseignants EPS quand ils sont coachs
  • Se faire connaître par mail auprès des membres du Bureau de l’Association, c’est-à-dire moi-même et mes collègues  
  • Se présenter à l’accueil du Centre Sportif Universitaire et demander la fiche d’inscription afin de faire sa Licence FFSU et laisser ses coordonnées et niveau de pratique.
  • On peut trouver des informations sur le site de la FFSU national et/ou Ile de France
  • On peut trouver des informations sur le site de l’université dans la rubrique vie de campus, sport.
 
Pour conclure, le temps des études est relativement court et je travaille pour que les étudiantes et étudiants sachent très vite qu’il y a une association sportive ayant vocation à agréger tous les talents sportifs des étudiantes et des étudiants venant de toutes les filières et UFR et pas seulement des STAPS. Il y a encore beaucoup trop de talents sportifs qui ne savent pas qu’ils ont cette possibilité.


Mis à jour le 05 juin 2024