Vous êtes l'université : Pépita Puzzo et Aicha Ben Smida nous présentent leurs métiers !

Publié le 3 mai 2023 Mis à jour le 16 janvier 2024

L’Université mène une politique de transition écologique afin de devenir un établissement respectueux de l’environnement. Il existe des métiers peu connus mais essentiels pour réaliser à bien cette mission. Pépita Puzzo Ingénieur en charge des risques environnementaux & Qualité de l'air intérieur Pôle prévention des risques & environnement de la Direction des Affaires Logistiques et Optimisation des Environnements de travail (DALOE) et Aicha BEN SMIDA Économe de Flux, Pôle Entretien et Maintenance à la Direction du Patrimoine répondent à nos questions sur leurs métiers !

Pouvez-vous nous présenter votre métier et ses principales missions ? 

Aicha Ben Smida :
Je définirais l'économe de flux comme étant "l'anti-gaspilleur d'énergie". En effet, mon rôle consiste à repérer les surconsommations et à proposer des solutions pour économiser le chauffage, la climatisation, l’eau ou l’électricité.
Mes tâches principales consistent à :
Examiner les factures d’énergie et d’eau des établissements publics ou privés ;
Réaliser des tableaux de bord pour suivre leur évolution dans le temps ;
Poser des diagnostics sur les consommations d’énergie et détecter les inadaptations entre les équipements existants et les besoins de l’entreprise ;
Préconiser des modifications de contrats de fourniture d’énergie le cas échéant
Suivre des travaux et des opérations ayant pour but d'optimiser et d'améliorer la gestion des énergies et de l'eau.

Pépita Puzzo : 
Une ingénieure en charge des risques environnementaux est celle qui alerte et met en œuvre la politique environnementale définie par le gouvernement et la législation, en collaboration et en bonne intelligence avec l’ensemble des services concernées par cet enjeu.
C’est à elle d’analyser les différentes problématiques liées à l’environnement, de définir les objectifs du projet et de rédiger le cahier des charges. Elle réalise également les études techniques et mène les enquêtes sur le terrain.
Une fois le dossier monté, elle supervise les opérations et peut être amenée à donner son avis. Elle doit à la fois promouvoir le projet et sensibiliser les usagers. Sa polyvalence est attendue, de manière à pouvoir endosser plusieurs rôles. C'est pourquoi il apparaissait évident qu'elle soit rattachée au Service prévention de la DALOE, renommé dans son intégralité « Service de la prévention des risques & environnement »

 
Qu’est ce que vous aimez le plus dans votre métier ? 

Pépita Puzzo :

Mon cœur de métier, c’est l'humain. Le seul moyen de sauver ce dernier est de sauver l'environnement dans lequel il vit parce qu’il y a une dépendance mutuelle entre eux. C'est trouver l'équilibre parfait pour que chacun soit gagnant. Faire que chaque chose et chaque être se sente utile à quelqu'un en revalorisant et protégeant ceux et ce qui nous entourent.

Aicha Ben Smida :
Ce que j'aime le plus dans mon métier c'est que sa mission principale s’inscrit dans les enjeux actuels : la protection de l’environnement et une meilleure gestion de l’énergie pour la protection des ressources naturelles. Elle s’articule autour d’actions de prévention, d’informations et de conseils. C'est donc un métier valorisant et avec de la valeur ajoutée.


Quelles sont les actions que vous mettez en œuvre au quotidien pour participer à la transition énergétique au sein de l’établissement ?

Aicha Ben Smida :

A mon sens toutes les actions que je mets en œuvre, seule ou avec les différentes équipes de la Direction du Patrimoine, des plus simples (vérification des factures, suivi des consommations, ...etc), au plus complexes (suivi de la mise en œuvre de travaux visant à la réduction des consommations, des déperditions, ...etc) participent à la transition énergétique au sein de l'Université.

Pépita Puzzo : 
La question de la protection de l’environnement est devenue une préoccupation majeure, comme en témoignent les nombreuses prises de conscience qui ont abouti à d’importantes évolutions législatives ces dernières années.

Le préjudice écologique est désormais inscrit dans le Code civil. Il est donc essentiel d’intégrer dès maintenant les risques environnementaux dans la stratégie et le management de l’entreprise et des établissements publics.
Le risque environnemental peut se matérialiser par une pollution de l’eau, de l’air ou encore des sols, des sous-sols ou des eaux souterraines du site lui-même…

Pour gérer ce type de risque, nous pouvons prendre différentes mesures. Tout d’abord, nous devons prendre des mesures préventives. Il s’agira alors de réduire la probabilité que le risque environnemental ne se réalise. La formation du personnel est par exemple une mesure préventive essentielle et participe à notre résilience collective. Ensuite, nous pouvons prendre des mesures de prévention, voire de protection. Le but est alors d’agir sur la gravité et l’impact du risque s’il survient. On pense notamment aux mesures de rétention des produits afin de les récupérer avant qu’ils ne se propagent dans l’eau ou le sol. Toutefois, malgré toutes ces mesures, un risque persiste. En effet, il est impossible de supprimer tout aléa. Il peut notamment s’agir d’une erreur humaine : une vanne mal fermée, un accident de transport, des poussières qui émanent d’un incendie ou bien encore d’une fuite de carburant. Or, ce sont certainement ces risques non maîtrisables qui peuvent avoir les conséquences les plus désastreuses pour l’environnement.


Pouvez-vous nous citer un exemple concret ? Quels sont les 2 /3 projets prioritaires que vous allez mettre en place ?

Pépita Puzzo : 

L'université de Paris Nanterre a été avant-gardiste dans le domaine du développement durable et de la responsabilité sociétale. Cette année nous allons nous atteler à obtenir le renouvellement du label DDRSU qui me tient particulièrement à cœur. Pour cela, nous allons remettre au goût du jour le projet de création de la mini déchetterie sur le campus permettant une meilleure revalorisation des déchets et une qualité de vie au travail pour les personnels en charge de cette gestion (Espaces extérieurs, Manutention et Patrimoine).
Nous allons également  poursuivre le projet en lien avec la reprographie sur la politique globale d'impression dans l'université, afin de notamment de co-construire une charte sur la politique d'achats prenant plus en compte cette notion de développement durable. Mais pour que tout cela soit réalisable ma première mission est de tisser des liens avec notre communauté, les administrations territoriales et les enseignes de proximités pour trouver ensemble les axes d'améliorations permettant la protection de notre environnement commun

Aicha Ben Smida :
Le premier projet auquel je pense, c'est la mise en place de notre plan de comptage c'est-à-dire équiper tous nos bâtiments (principalement les anciens), par des compteurs d'énergie thermique, ce qui va nous permettre de détecter les bâtiments les plus énergivores et de prioriser les actions à mettre en place dans le but de la réduction de la consommation.

Plusieurs projets, que je vais piloter, sont prévus par la Direction du Patrimoine tels que la mise en place des travaux retenus par la DGFIP dans le cadre de l'Appel à Projet Résilience 2, tels que le calorifugeage (isolation) du circuit primaire de chauffage permettant de réduire les déperditions dans les réseaux, l'équilibrage des réseaux hydrauliques mais aussi la mise en place d'un outil de suivi de fluides permettant de mieux gérer son énergie et piloter son parc immobilier.

Nous allons aussi continuer à déployer l'éclairage en LED permettant la réduction de la consommation d'électricité, dans les différents espaces et locaux tels que :
- Les circulations / Hall / salles de cours et Amphis
- Les parkings couverts (avec dispositifs de détection de mouvement)
- Les espaces extérieurs (avec dispositifs de détection de mouvement)

Quels outils et dispositifs spécifiques ont été mis en place au sein des bâtiments et au sein du campus en général pour répondre à cet objectif ? 

Pépita Puzzo : 

Un certain nombre d'outils permettant le tri et la revalorisation des déchets existe déjà sur la plupart des sites de l'Université. Celle-ci a également mis en place des groupes de travail pour traiter ces questions à différents niveaux et pouvoir mettre en place une stratégie commune comme les Eco gestes, rappelant à chacun ce que l'université met en œuvre et ce que chacun peut faire à titre individuel.
Des installations de tri de déchets ont également été déployées pour revaloriser les déchets (piles, verres, cartons, papiers, cartouches d'encre, vêtements, appareils électriques et électroniques, lampes, lunettes, radiographie...).
Enfin, via notre réseau des assistants de prévention, une quarantaine de personnes environ, nous relayons ces questions liées aux risques environnementaux. En les associant sur ces sujets novateurs et précurseurs, nous formons et sensibilisons plus de monde sur ces enjeux, en assurant un relais de proximité. A noter que les assistants de prévention rattachés au CNRS qui se trouvent sur site mais ne dépendent pas de l’université Paris Nanterre d’un point de vue ressources humaines sont également associés. Car tous les acteurs de terrain sont concernés et c’est tous ensemble que nous pourrons faire évoluer et avancer les choses Chaque geste compte, mais également, chaque personne.


Aicha Ben Smida:
Les dispositifs les plus parlant qui ont été mis en place au sein de nos bâtiments sont les suivants :
  • Des sondes de température ont été déployées et réparties dans différentes salles / bureaux et amphis de tous nos bâtiments permettant de nous assurer du confort pour les occupants.
  • Des compteurs d'énergies thermiques et électriques sur les différents bâtiments, permettant la fiabilisation des consommations de nos bâtiments
  • Des robinets thermostatiques sur les différents radiateurs (déployés en partie jusqu'à maintenant, mais qui seront dupliqués sur tous les bâtiments, surtout les anciens). C'est un dispositif qui va permettre de régler élément par élément la puissance d'un radiateur. En clair, si le soleil fait son apparition dans votre intérieur, faisant monter le thermomètre de la pièce, le robinet va diminuer le débit de l'eau du radiateur. Si par contre la nuit approche, faisant chuter la température, alors le débit est revu à la hausse.
A-t’il été facile d’adapter vos missions/ actions à ce plan de sobriété énergétique visant une réduction de 10% des consommations en 2024  ? 

Aicha Ben Smida :

Tout à fait ! Dès le lancement du plan de sobriété énergétique, j'ai su que mon métier serait au cœur des actions à mener afin d'atteindre l'objectif de réduire de 10% nos consommations à l'horizon 2024, mais pas seulement bien sûr ! La preuve en est que lors des Groupes de Travail "Sobriété énergétique" menés par l'équipe de la présidence de l'Université Paris Nanterre toutes les composantes et les services y participent et y sont impliqués. Je suis convaincue que ces réductions ne seront atteintes que grâce à des actions menées en collectif mais aussi individuellement !

Pépita Puzzo : 
Ce plan a été lancé début octobre, soit quelques mois avant mon arrivée. Beaucoup d’actons et de projets ont été lancés. Il faut à présent les mettre en œuvre et participer à leur évaluation, évoluer, adapter… Mes missions et mes actions vont donc s’adapter à ce cadre, pour certains aspects. C’est ce que j’apprécie sur ce poste : il est en constante évolution !
 

Mis à jour le 16 janvier 2024