Vous êtes l'université : Pascale Philifert, vice-présidente Aménagement du Campus et transition écologique nous explique les travaux de rénovation de notre centre sportif universitaire

Une rénovation énergétique en plusieurs phases

Publié le 26 juillet 2022 Mis à jour le 8 septembre 2022

Dans le cadre de France Relance, de gros travaux de rénovation énergétique de notre centre sportif universitaire ont été engagés. Ils ont débuté au courant de l'été 2022 et prendront fin avant les JO 2024 au plus tard. Différentes phases sont prévues et pensées pour permettre aux utilisateurs et utilisatrices des infrastructures de pouvoir continuer certaines activités sportives tout au long de l'année.

Point COMMUN : Bonjour Mme Philifert, pouvez-vous en quelques mots vous présenter et nous présenter votre rôle à l'Université Paris Nanterre ?
Pascale Philifert : Je suis professeur d’urbanisme au sein du département de géographie et aménagement et impliquée dans le master d’urbanisme. Comme chercheure j’appartiens à l’UMR Lavue (Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement). A ce double titre je suis familière des questions d’urbanisme et de développement durable. En tant que Vice-Présidente, ma mission est centrée sur la définition et à la mise en œuvre d’une politique d’aménagement et de transition écologique sur l’ensemble des différents sites de l’Université dans l’objectif d’améliorer les conditions de travail et de vie de toute la communauté universitaire mais aussi de permettre à un éco-campus de voir le jour mieux insérer dans le territoire proche. Ce qui favoriserait une meilleure attractivité territoriale de l’université. 
Le fil directeur de la stratégie et des projets à mettre en œuvre est d’amplifier la transition écologique en contribuant à requalifier le campus par la rénovation de son parc immobilier ancien notamment en favorisant l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. La construction de bâtiments neufs est aussi à l’ordre du jour (un nouvel IUT est à l’étude, un bâtiment modulaire devrait voir le jour en 2023) tout comme le réaménagement des franges de l’université dans le cadre de la ZAC Seine Arche. La préservation et l’amélioration de la qualité des espaces ouverts est un des autres enjeux d’autant qu’une des singularités du campus est qu’il est un des rares espaces verts enserré dans un secteur dense et son « carré vert central » est soumis à rude épreuve par un usage intensif. Une politique éco-responsable vient amplifier cette préoccupation environnementale et concerne le développement des mobilités douces et l’amplification à venir de la piétonisation du campus ; une gestion écologique des espaces (favoriser la biodiversité, économiser l’eau, mieux trier les déchets) ; la sensibilisation des usagers du campus. Enfin, l’entretien du patrimoine existant dans un contexte de fortes tensions sur les locaux est un enjeu majeur pour améliorer le quotidien. La méthode que je souhaite porter vise à impulser de nouvelles pratiques et à encourager la transversalité et la concertation avec tous les acteurs concernés ainsi que l’ouverture sur la société et le territoire.

PC : Des travaux ont débuté sur notre centre sportif universitaire, pouvez-vous nous expliquer ce dont-il s'agit, à quoi vont-ils servir ?
Pascale Philifert : L’ensemble des entités formant le CSU (la piscine de 50m, la salle omnisports, les salles d’activités, les vestiaires et les circulations, le patio) sont concernées par le projet. Le complexe sportif, construit en 1968, souffre de vieillissement et d’obsolescence (corrosion et affaissement du bassin de la piscine, mauvaise isolation avec des façades au simple vitrage, problème d’étanchéité des toitures, dégradation générale de salles, mauvaise ventilation …). Le CSU présente donc des carences nombreuses en termes de performance énergétique du bâtiment mais aussi d’accessibilité et de confort qui ont aussi un effet sur les coûts de fonctionnement. Il était donc urgent d’entreprendre sa requalification et d’offrir un équipement sportif de qualité pour tous les utilisateurs. Cette opération privilégie la performance énergétique et le confort et vise une rénovation structurelle, fonctionnelle et énergétique du bâtiment, sa mise aux normes et une meilleure accessibilité (plus particulièrement pour les PMR) permettant d’améliorer sa fréquentation mais aussi de réduire de manière importante les coûts d’exploitation. 
Plus concrètement, l’essentiel des travaux porte sur la rénovation complète de l'enveloppe du bâti et sur l’amélioration thermique par l’extérieur des façades et toitures ; la remise à neuf du système de traitement d’eau de la piscine et l’amélioration du système de traitement d'air. Ils concernent aussi la rénovation intérieure de l’ensemble des salles, des vestiaires, du patio et des parties communes. Nous avons défendu l’idée de favoriser des solutions fondées sur les énergies renouvelables et la création d’une source de chaleur indépendante. A l’instar du bâtiment La Contemporaine, la géothermie (avec appoint gaz) a donc été retenue pour le CSU.
Dés lors, ces travaux devraient permettre de réduire à la fois la consommation d’énergie et d’eau mais aussi les émissions de carbone par une amélioration des performances globales. Outre les gains d’énergie, la réalisation de l’opération devrait permettre de maitriser et de réduire les dépenses liées à l’exploitation tout en valorisant le patrimoine. L’opération permettra en outre la réduction des coûts de maintenance par la mise en place d’équipements plus modernes à l’entretien plus aisé et la mise en œuvre d’un pilotage en temps réel.
Le projet nous permet de nous inscrire dans une trajectoire de transition écologique en cohérence non seulement avec la LTE de 2015 mais aussi avec le décret « Tertiaire » qui soumet les bâtiments sportifs à une forte réduction de leurs consommations d’énergie, en trois étapes d’ici 2050.
En définitive, le projet de rénovation du CSU vise le renforcement des activités sportives et associatives sur le campus historique. Sur le plan pédagogique, le projet conforte le centre sportif dans sa vocation d’appui aux enseignements de STAPS, ouvert également aux sportifs de haut niveau, en même temps qu’il permet d’offrir au quartier et à la ville de Nanterre un équipement réhabilité utile à tous. 

PC : Combien de temps cela va-t-il durer ? Quelles sont les grandes phases de ces travaux ?
Pascale Philifert : Le projet est engagé depuis septembre 2020. Après des études en amont et le choix d’un maitre d’ouvrage délégué (l’Epaurif), un appel d’offres de conception-réalisation a été lancé qui a abouti à la sélection d’un candidat (Groupement L. Grosse). Un travail de conception a permis de définir précisément les travaux à engager puis de déposer un permis de construire. A présent, nous entrons dans une phase active de mise en œuvre. La préparation du chantier se termine et le démarrage de ce chantier complexe en site occupé et très contraint par les délais imposé par le Plan de Relance débute en septembre.
Trois phases ont été retenues pour permettre au complexe sportif de continuer à fonctionner partiellement durant l’opération de rénovation. Les travaux de la phase piscine seront menés à partir de septembre 2022 avec une réouverture de la piscine prévue en septembre 2023. L’intervention sur les salles de sports aura lieu entre mars 2023 et juillet 2023 (et pour les vestiaires secs jusqu’à fin octobre 2023). Enfin, La salle "omnisport" sera en travaux de mi-juin 2023 à décembre 2023. 

PC : Concrètement, pendant ces travaux, sera-t-il possible de continuer à pratiquer certains sports à l'université ? Est-ce que les tarifs seront adaptés ?
Propos recueilli auprès du SUAPS : Dans la mesure du possible, les cours seront assurés une partie de l'année dans les locaux hors phases de travaux puis relocalisés si cela est faisable.
Pour la piscine : la totalité des enseignements STAPS seront assurés (relocalisés sur les piscines de Nanterre et Rueil-Malmaison) et en partie pour les enseignements SUAPS (réduction de l'offre, seuls les cours de perfectionnement et BNSSA sont assurés).
Aucun remboursement ne sera possible, les publics sont informés lors de l'inscription. Retrouvez l'espace d'inscription au SUAPS.

PC : Comment sont financés ces travaux et comment cela s'intègre-t-il dans la rénovation énergétique générale de l'université ?
Pascale Philifert : C’est une question essentielle car aujourd’hui, le coût prévisionnel de l’opération s’élève à 18,481 M€. Un 1er financement de 5,9 M€ avait été obtenu lors du précédent CPER 2015-2020. Cet engagement du CPER était très en deçà du coût réel des travaux, il nous a fallu donc trouver d’autres financements et d’autres contributeurs. C’est pourquoi un dossier de demande de financement a été déposé à l’automne 2021 dans le cadre de l’appel à projets du Plan de Relance pour la rénovation énergétique des bâtiments publics de l’État. L’Université Paris Nanterre a été parmi les élus de cet appel à projets et a obtenu un financement de l’Etat de 7,573 M€. Néanmoins, pour réaliser le projet l’Université va devoir mobiliser 5,008 M€ dans le cadre de ses fonds propres.
Pour répondre à votre dernière question, il est vrai que pour l’équipe présidentielle la rénovation du CSU est la 1ère pierre ou autrement dit l’opération pilote d’un plan plus vaste de rénovation énergétique et fonctionnelle du patrimoine bâti ancien de l’université qui représente plus de 60% de la surface construite du campus. Ce projet de rénovation lourde de l’ensemble de la barre dite historique et des bâtiments Veil et Allais est une nécessité. En effet, le patrimoine ancien souffre de vieillissement et d’obsolescence et ne correspond plus en l’état aux attentes d’un campus contemporain. Le projet de réhabilitation que nous avons déposé dans le cadre du CPER 2021-2027 a obtenu un 1er financement de 10 M€. Cet automne nous devrions lancer d’abord une phase d’études et de réflexion. L’ambition de cette 1ère phase globale d’études, de diagnostic (quels publics ? quelles activités ? quel état de santé du bâti ? quels dysfonctionnements ?…) et de prospective (quels besoins à moyen et long terme ? …), est de construire une vision globale (quelles fonctions et quels locaux à moyen et long terme par exemple), de définir les grands enjeux pour la rénovation de ce bâti et de les traduire dans des dimensions opérationnelles (faisabilité, couts, planning…). Il faut souligner que c’est un projet qui s’inscrit dans le long terme (plus de 15 ans) et au coût élevé (le PAE de l’université en 2015 l’avait évalué à plus de 120 M€). Dans un second temps, il s’agira d’engager une première séquence opérationnelle qui symbolisera l’amorce du schéma global de rénovation énergétique et fonctionnelle des bâtiments anciens que l’Université entend mener et d’engager un nouveau cycle de vie pour ces bâtiments et le campus dans son ensemble.

PC : Les JO 2024 approchent à grands pas. Pouvez-vous nous en dire plus sur la place de notre université dans cet événement d'envergure internationale ?
Propos recueilli auprès du SUAPS : Notre université s'est proposée pour être centre d'entrainement notamment en judo et en haltérophilie. Plusieurs délégations étrangères sont venues en visite mais pour l'instant rien n'est finalisé.

 

Mis à jour le 08 septembre 2022