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Vous êtes l'université : la mission égalité et non-discrimination
expertise action et prévention
Publié le 2 mars 2022 – Mis à jour le 9 mars 2022
La mission égalité et non-discrimination de l'Université Paris Nanterre travaille activement à la mise en place d'une stratégie de lutte contre toutes les discriminations à destination des étudiant·es et des personnels. Nous avons posé quelques questions à Stéphanie Hénette-Vauchez et Guérande Merland pour en savoir plus sur leur parcours, sur cette mission et ses applications concrètes.
Point COMMUN : - Bonjour, merci de répondre aux questions de Point COMMUN ! Pouvez-vous vous présenter, quel est votre parcours et votre rôle à l'université ?
Stéphanie : Je suis Stéphanie HENNETTE-VAUCHEZ, professeure de droit public à Paris Nanterre depuis un peu plus de dix ans, où je dirige le Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux. Entre 2011 et 2015, avec Marc Pichard (Nanterre) et Diane Roman (Paris 1), j'ai dirigé un vaste programme de recherche intitulé REGINE (Recherches et études sur le genre et la discrimination dans les normes en Europe). Cet intérêt marqué pour les questions de genre et de discrimination dans mon activité de recherche m'a mené à accepter avec enthousiasme la charge de la mission Égalité et non-discrimination de l'Université depuis octobre 2020.
Guérande : Je suis Guérande MERLAND, chargée de projet au sein de la Mission égalité et non-discrimination de l'université depuis mai 2021. Cela fait maintenant 4 ans que je travaille sur les thématiques du genre et de la lutte contre les discriminations, ces sujets ayant traversé ma formation universitaire, puisque diplômée, en autres, d'un master en études sur le genre (Paris 8). C'est également à travers mon parcours professionnel que mon intérêt pour les questions de genre s'est développé et affirmé, ayant auparavant travaillé pour une institution publique en charge de veiller au respect des droits humains en France, et au sein du ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances.
En quoi consiste la mission égalité et non-discrimination, depuis quand existe-t-elle et quel est son rôle à l'université ?
La mission a trois types de fonctions. Elle supervise, tout d'abord, le dispositif d'alerte qu'est la cellule d'écoute et d'accompagnement des victimes de violences sexuelles et sexistes. Elle mène par ailleurs une politique de sensibilisation de l'ensemble de la communauté universitaire aux questions d'égalité et de non-discrimination : conférences, projections, représentations, débats, campagnes d'affichage, etc. Enfin, elle impulse un travail de fond pour ancrer ces questions dans la vie de l'établissement : formation des personnels et des associations étudiantes, politique d'égalité professionnelle, etc.
Pour visualiser de manière concrète les actions entreprises par la Mission égalité et non-discrimination au sein de l'université, voici quelques exemples :
Quelles sont les valeurs portées par la mission ? Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
Les valeurs essentielles d'une politique d'égalité et de non-discrimination sont bien sûr celles de la tolérance, du pluralisme et du respect d'autrui. Il importe de cultiver l'imagination pour penser les problèmes et dessiner des solutions. Les thématiques d'égalité de genre et de lutte contre les discriminations étant transversales et se retrouvant fréquemment au sein des missions exercées par chaque service de l'université, l'écoute, la compréhension des besoins de chacun·e et la volonté d'améliorer le quotidien des professionnel·les et des usager·es de l'université sont des piliers centraux de la Mission égalité et non-discrimination de l'UPN.
Pourquoi aujourd'hui, une telle mission a-t-elle besoin d'exister dans une université ?
Depuis quelques années, la société se mobilise de plus en plus sur les questions de lutte contre les violences de genre et les discriminations. L'Enseignement supérieur n'est pas exempté de ces violences, que ce soit au sein de l'environnement professionnel (les personnels de l'université, administratifs comme enseignants), universitaire (les étudiant·es) et même associatif (les associations étudiantes et syndicats). De fait, il importe pour toute organisation d'avoir en son sein un point d'observation réflexif sur les sujets de genre et de discrimination. C'est indispensable pour se poser des questions importantes telles que : la composition et le fonctionnement de l'Université sont-ils égalitaires et inclusifs ? Les dispositifs d'alerte et d'assistance mis en place par l'établissement sont-ils suffisants ou doivent-il être améliorés ? Ou encore, la politique d'établissement établie et mise en place répond-t-elle aux exigences d'égalité et de non-discrimination intrinsèques aux valeurs portées par l'Université Paris Nanterre ? En soit, la Mission égalité et non-discrimination a pour objectif premier de développer et de faire croître l'attachement de la communauté universitaire dans son ensemble aux principes d'égalité, de non-discrimination et de tolérance.
En quoi consiste la cellule d'écoute et quel est son rôle ? Comment y faire appel ?
La cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles a d'abord pour mission de constituer un point d'écoute et d'orientation des victimes et témoins, étudiant·es comme personnels de l'Université. C'est grâce à la mobilisation des personnels médico-sociaux de l'Université (infirmières, médecins, assistantes sociales) qu'un tel mécanisme a pu être mis sur pied. La cellule peut être contactée par tout moyen et notamment via l'adresse dédiée : violences.sexistes.sexuelles@liste.parisnanterre.fr. Par-delà le premier moment de l'écoute et de l'accompagnement, la cellule existe également dans une formation élargie (chargée de mission, chargée de projet, représentant·es du service juridique et des ressources humaines, vice-présidente relations humaines et vie de campus) qui a pour fonction d'évaluer, le cas échéant, les suites (disciplinaires, judiciaires) à donner. Parce que cela est important de le rappeler, la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de l'université est fondée sur des principes fondamentaux tels que le respect de l'anonymat de la personne saisissant la cellule (et de son·a agresseur·se présumé·e), la prise en compte de la parole de la victime et le non-jugement vis-à-vis de l'expérience vécue.
Qu'est-ce qui vous plait dans le fait de travailler pour cette mission ?
Travailler pour la Mission égalité et non-discrimination amène à œuvrer en transversalité, les thématiques traitées par la Mission touchant la majorité des services de l'université. La particularité de notre établissement tient dans le fait de mettre en place des politiques publiques et des actions à la fois à destination des étudiant·es, des personnels administratifs et des enseignant·es-chercheur·ses. C'est notamment cette richesse dans la composition du public destinataire des actions mises en place par la Mission égalité qui confère au travail que nous effectuons quotidiennement tout son impact et son importance.
A l'avenir, qu'est-ce que vous aimeriez réussir à mettre en place avec la mission ?
Depuis sa création, la Mission égalité et non-discrimination de l'Université Paris Nanterre a mis un point d'honneur à œuvrer à la sensibilisation de la communauté universitaire sur les thématiques liées à la lutte contre les violences de genre, aux discriminations, ou encore à la promotion des droits humains et au respect des différences. Dans les prochains mois, nous espérons pouvoir développer ces actions de sensibilisation et d'information via les réseaux sociaux, en créant notamment des comptes Instagram et Twitter propres à la Mission égalité.
Nous sommes en pleine semaine du 8 mars, à quels événements peut-on participer, et peut-on vous rencontrer ? Quelles sont vos prochaines actualités et comment se tenir au courant ?
Cette année, la Mission égalité a souhaité mettre en place une « Semaine de l'égalité » à l'université regroupant diverses actions de promotion des droits des femmes, et plus largement de l'égalité de genre. Voici un aperçu du programme :
Stéphanie : Je suis Stéphanie HENNETTE-VAUCHEZ, professeure de droit public à Paris Nanterre depuis un peu plus de dix ans, où je dirige le Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux. Entre 2011 et 2015, avec Marc Pichard (Nanterre) et Diane Roman (Paris 1), j'ai dirigé un vaste programme de recherche intitulé REGINE (Recherches et études sur le genre et la discrimination dans les normes en Europe). Cet intérêt marqué pour les questions de genre et de discrimination dans mon activité de recherche m'a mené à accepter avec enthousiasme la charge de la mission Égalité et non-discrimination de l'Université depuis octobre 2020.
Guérande : Je suis Guérande MERLAND, chargée de projet au sein de la Mission égalité et non-discrimination de l'université depuis mai 2021. Cela fait maintenant 4 ans que je travaille sur les thématiques du genre et de la lutte contre les discriminations, ces sujets ayant traversé ma formation universitaire, puisque diplômée, en autres, d'un master en études sur le genre (Paris 8). C'est également à travers mon parcours professionnel que mon intérêt pour les questions de genre s'est développé et affirmé, ayant auparavant travaillé pour une institution publique en charge de veiller au respect des droits humains en France, et au sein du ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances.
En quoi consiste la mission égalité et non-discrimination, depuis quand existe-t-elle et quel est son rôle à l'université ?
La mission a trois types de fonctions. Elle supervise, tout d'abord, le dispositif d'alerte qu'est la cellule d'écoute et d'accompagnement des victimes de violences sexuelles et sexistes. Elle mène par ailleurs une politique de sensibilisation de l'ensemble de la communauté universitaire aux questions d'égalité et de non-discrimination : conférences, projections, représentations, débats, campagnes d'affichage, etc. Enfin, elle impulse un travail de fond pour ancrer ces questions dans la vie de l'établissement : formation des personnels et des associations étudiantes, politique d'égalité professionnelle, etc.
Pour visualiser de manière concrète les actions entreprises par la Mission égalité et non-discrimination au sein de l'université, voici quelques exemples :
- Campagne d'affichage pour lutter contre les violences de genre et communiquer sur l'existence de la cellule interne d'écoute et d'accompagnement des VSS (violences sexistes et sexuelles)
- Formation et sensibilisation des associations étudiantes à la lutte contre les violences de genre et les discriminations
- Organisation d'une série de conférences portant sur la lutte contre les violences de genre et les discriminations à l'occasion du 25 novembre 2021 (journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes)
- Mise en place de distributeurs de protections périodiques gratuites et bios sur les 3 campus de l'université
- Organisation de la « Semaine de l'égalité » à l'occasion du 8 mars 2022 (journée internationale des droits des femmes)
- Augmentation de la visibilité et la présence de la Mission égalité et non-discrimination sur le web via son site internet (contact cellule VSS, ressources documentaires et informatives sur l'égalité et la non-discrimination, contacts vers des structures extérieures, etc.)
- Sensibilisation de la communauté universitaire à l'égalité et la non-discrimination par des activités culturelles (théâtre-forum, ciné-débat, etc.)
Quelles sont les valeurs portées par la mission ? Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
Les valeurs essentielles d'une politique d'égalité et de non-discrimination sont bien sûr celles de la tolérance, du pluralisme et du respect d'autrui. Il importe de cultiver l'imagination pour penser les problèmes et dessiner des solutions. Les thématiques d'égalité de genre et de lutte contre les discriminations étant transversales et se retrouvant fréquemment au sein des missions exercées par chaque service de l'université, l'écoute, la compréhension des besoins de chacun·e et la volonté d'améliorer le quotidien des professionnel·les et des usager·es de l'université sont des piliers centraux de la Mission égalité et non-discrimination de l'UPN.
Pourquoi aujourd'hui, une telle mission a-t-elle besoin d'exister dans une université ?
Depuis quelques années, la société se mobilise de plus en plus sur les questions de lutte contre les violences de genre et les discriminations. L'Enseignement supérieur n'est pas exempté de ces violences, que ce soit au sein de l'environnement professionnel (les personnels de l'université, administratifs comme enseignants), universitaire (les étudiant·es) et même associatif (les associations étudiantes et syndicats). De fait, il importe pour toute organisation d'avoir en son sein un point d'observation réflexif sur les sujets de genre et de discrimination. C'est indispensable pour se poser des questions importantes telles que : la composition et le fonctionnement de l'Université sont-ils égalitaires et inclusifs ? Les dispositifs d'alerte et d'assistance mis en place par l'établissement sont-ils suffisants ou doivent-il être améliorés ? Ou encore, la politique d'établissement établie et mise en place répond-t-elle aux exigences d'égalité et de non-discrimination intrinsèques aux valeurs portées par l'Université Paris Nanterre ? En soit, la Mission égalité et non-discrimination a pour objectif premier de développer et de faire croître l'attachement de la communauté universitaire dans son ensemble aux principes d'égalité, de non-discrimination et de tolérance.
En quoi consiste la cellule d'écoute et quel est son rôle ? Comment y faire appel ?
La cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles a d'abord pour mission de constituer un point d'écoute et d'orientation des victimes et témoins, étudiant·es comme personnels de l'Université. C'est grâce à la mobilisation des personnels médico-sociaux de l'Université (infirmières, médecins, assistantes sociales) qu'un tel mécanisme a pu être mis sur pied. La cellule peut être contactée par tout moyen et notamment via l'adresse dédiée : violences.sexistes.sexuelles@liste.parisnanterre.fr. Par-delà le premier moment de l'écoute et de l'accompagnement, la cellule existe également dans une formation élargie (chargée de mission, chargée de projet, représentant·es du service juridique et des ressources humaines, vice-présidente relations humaines et vie de campus) qui a pour fonction d'évaluer, le cas échéant, les suites (disciplinaires, judiciaires) à donner. Parce que cela est important de le rappeler, la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de l'université est fondée sur des principes fondamentaux tels que le respect de l'anonymat de la personne saisissant la cellule (et de son·a agresseur·se présumé·e), la prise en compte de la parole de la victime et le non-jugement vis-à-vis de l'expérience vécue.
Qu'est-ce qui vous plait dans le fait de travailler pour cette mission ?
Travailler pour la Mission égalité et non-discrimination amène à œuvrer en transversalité, les thématiques traitées par la Mission touchant la majorité des services de l'université. La particularité de notre établissement tient dans le fait de mettre en place des politiques publiques et des actions à la fois à destination des étudiant·es, des personnels administratifs et des enseignant·es-chercheur·ses. C'est notamment cette richesse dans la composition du public destinataire des actions mises en place par la Mission égalité qui confère au travail que nous effectuons quotidiennement tout son impact et son importance.
A l'avenir, qu'est-ce que vous aimeriez réussir à mettre en place avec la mission ?
Depuis sa création, la Mission égalité et non-discrimination de l'Université Paris Nanterre a mis un point d'honneur à œuvrer à la sensibilisation de la communauté universitaire sur les thématiques liées à la lutte contre les violences de genre, aux discriminations, ou encore à la promotion des droits humains et au respect des différences. Dans les prochains mois, nous espérons pouvoir développer ces actions de sensibilisation et d'information via les réseaux sociaux, en créant notamment des comptes Instagram et Twitter propres à la Mission égalité.
Nous sommes en pleine semaine du 8 mars, à quels événements peut-on participer, et peut-on vous rencontrer ? Quelles sont vos prochaines actualités et comment se tenir au courant ?
Cette année, la Mission égalité a souhaité mettre en place une « Semaine de l'égalité » à l'université regroupant diverses actions de promotion des droits des femmes, et plus largement de l'égalité de genre. Voici un aperçu du programme :
- 8 mars : la venue du Bus Santé Femmes de l'Institut des Hauts-de-Seine (campus de Nanterre)
- 9 mars : la projection, suivie d'un débat, du documentaire « Briser le silence des amphis » portant sur les violences de genre au sein de l'université (campus de Nanterre)
- 10 mars : une table-ronde sur les masculinités, les sexualités et les contraceptions (campus de Ville-d'Avray)
- 12 mars : une course caritative dont les dons seront reversés à la Fondation des femmes (campus de Nanterre).
Mis à jour le 09 mars 2022