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L'oeil de son directeur de thèse
Charles DELATTRE a dirigé cette thèse. Il attire notre attention sur les aspects qui selon lui ont été déterminants dans l’obtention de ce Prix :
Ce qui m’a fasciné dans le travail de Julia Wang, c’est de voir comment, pendant les cinq années de son doctorat, elle a manipulé un stock invraisemblable de données, de textes et d’images, elle a réuni une bibliographie étendue, elle s’est confrontée à un sujet polymorphe, ambigu, et qui résultait d’une intuition peu claire de son directeur, pour aboutir à un volume qui est un tour de force : elle y trace des lignes claires, dessine des champs d’investigation bien délimités et aboutit à des résultats nuancés et élégants. Le tout, au sein d’une discipline, la mythologie, que beaucoup pensent pouvoir s’approprier sans en maîtriser toujours les méthodes et les enjeux.
Il me semble que le Prix récompense d’abord cela : une parfaite maîtrise de l’originalité… une définition qui correspond aussi très bien à mon sens à Julia Wang ! »
Ce qui m’a fasciné dans le travail de Julia Wang, c’est de voir comment, pendant les cinq années de son doctorat, elle a manipulé un stock invraisemblable de données, de textes et d’images, elle a réuni une bibliographie étendue, elle s’est confrontée à un sujet polymorphe, ambigu, et qui résultait d’une intuition peu claire de son directeur, pour aboutir à un volume qui est un tour de force : elle y trace des lignes claires, dessine des champs d’investigation bien délimités et aboutit à des résultats nuancés et élégants. Le tout, au sein d’une discipline, la mythologie, que beaucoup pensent pouvoir s’approprier sans en maîtriser toujours les méthodes et les enjeux.
Il me semble que le Prix récompense d’abord cela : une parfaite maîtrise de l’originalité… une définition qui correspond aussi très bien à mon sens à Julia Wang ! »
Petit instant « Rainer Maria Rilke » !
Ses conseils à un·e jeune étudiant·e qui s’intéresse à son domaine de recherche :
Julia Wang : En premier lieu, je lui souhaite bon courage ! Les études classiques n’ont pas le vent en poupe en France ces temps-ci, et malheureusement les jeunes chercheurs, si passionnés, talentueux et diplômés qu’ils soient, doivent s’attendre à leur lot de labeur mal rémunéré, de déconvenues et de précarité. La mythologie a l’avantage de ses inconvénients : en vertu de la variété des disciplines, des approches et des sources qu’elle associe, elle donne en effet un profil très polyvalent, qui me la rend singulièrement attrayante, mais qui peut desservir dans les contextes où l’on valorise davantage la spécialisation (sur une époque, un genre, un auteur).
À l’usage de la prochaine génération de mythologues, j’ajouterai cette remarque : les mythes fascinent l’enfant qui est en chacun de nous, parce que nous aimons raconter et nous faire raconter des histoires ; mais la mythologie ne se résume pas à des histoires ou à des personnages, et c’est ce qui fait son intérêt scientifique : au cours de sa recherche, il ne faut jamais hésiter à emprunter un chemin détourné, et qui emmène parfois loin, pour mieux revenir à son sujet. Aucune démarche ne s’est avérée plus fructueuse pour mon étude sur la lune que de m’intéresser à des domaines corrélés de manière indirecte à la thématique centrale : zoologie, techniques de chasse, interprétation des rêves, théories optiques, etc.
À l’usage de la prochaine génération de mythologues, j’ajouterai cette remarque : les mythes fascinent l’enfant qui est en chacun de nous, parce que nous aimons raconter et nous faire raconter des histoires ; mais la mythologie ne se résume pas à des histoires ou à des personnages, et c’est ce qui fait son intérêt scientifique : au cours de sa recherche, il ne faut jamais hésiter à emprunter un chemin détourné, et qui emmène parfois loin, pour mieux revenir à son sujet. Aucune démarche ne s’est avérée plus fructueuse pour mon étude sur la lune que de m’intéresser à des domaines corrélés de manière indirecte à la thématique centrale : zoologie, techniques de chasse, interprétation des rêves, théories optiques, etc.
Ce qu'elle apprécie les plus dans son métier ?
Julia Wang : Deux choses principalement. D’une part, la liberté : pouvoir définir soi-même les axes et priorités de sa recherche, choisir ses méthodes et dans une certaine mesure ses horaires de travail, sans dépendre d’un patron, d’une concurrence ou d’objectifs économiques.
D’autre part, les étudiants : je ne conçois pas mon travail sans l’enseignement, qui est devenu une véritable passion ; et de manière plus générale, je ne conçois pas la recherche sans une forme de transmission qui permette de s’extraire d’une bulle où l’on ne dialoguerait qu’avec soi-même ou avec ses pairs. En me contraignant à sans cesse remettre mon travail en question et en perspective, mais aussi par l’énergie et la joie que me procurent au quotidien toutes ces personnalités hors du commun, que je les aie rencontrées à Nanterre, à Rouen ou à l’ENS, mes étudiants sont ma plus précieuse ressource : qu’ils en soient remerciés !
D’autre part, les étudiants : je ne conçois pas mon travail sans l’enseignement, qui est devenu une véritable passion ; et de manière plus générale, je ne conçois pas la recherche sans une forme de transmission qui permette de s’extraire d’une bulle où l’on ne dialoguerait qu’avec soi-même ou avec ses pairs. En me contraignant à sans cesse remettre mon travail en question et en perspective, mais aussi par l’énergie et la joie que me procurent au quotidien toutes ces personnalités hors du commun, que je les aie rencontrées à Nanterre, à Rouen ou à l’ENS, mes étudiants sont ma plus précieuse ressource : qu’ils en soient remerciés !
Séléction d'actualités, de publications, de sources...
Peu de publications, pour l’instant, à l’exception d’un article de vulgarisation :
- "LES ASTRES IMMORTELS. GARDIENS D'UN ORDRE IMMUABLE" dans les Dossiers d’Archéologie, n°372
- Aux presses de l’Université de Gênes, “Death, dream and desire: Selene’s epiphany on Roman sarcophagi” (actes de la conférence “Fly me to the moon: the moon in human imagination”, décembre 2019)
- Dans la revue Archimède (Université de Strasbourg), “Typologie, analogie et construction d’identités funéraires sur les sarcophages romains mythologiques” (actes de deux journées d’études sur “Pratiques funéraires et identité(s)” organisées au printemps 2020 mais reportées aux 20-21 avril 2021).