Vous êtes l'université : ils et elles ont participé à la création d'un nouveau lieu, le Pixel !

Publié le 23 septembre 2021 Mis à jour le 6 octobre 2021

Vous en avez déjà sûrement entendu parler, un nouveau lieu a tout récemment ouvert au sein de la Bibliothèque Universitaire : Le Pixel. C(est un espace dédié au travail en groupe, au travail autrement et disposant d'équipements numériques adaptés et originaux. Que c'est beau de voir le résultat final ! C'est le fruit du travail de nombreux collègues et partenaires depuis des années. Nous avons posé quelques questions à Ramatoulaye, Sébastien et Sophie, afin d'en découvrir plus sur leur métier et le rôle qu'ils ont joué dans ce projet.

Point COMMUN : Bonjour, merci de répondre à cette interview Point COMMUN ! Tout d'abord, pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours à l'université et quel est votre fonction actuelle, en quoi cela consiste-t-il ?

Ramatoulaye Fofana-Sevestre
: Bonjour, Je m’appelle Ramatoulaye Fofana-Sevestre et je suis arrivée à l’Université en 2014 après avoir dirigé pendant 5 ans le réseau des médiathèques de la Ville de Nanterre. Au SCD, ’ai d’abord été adjointe du département des services aux publics en charge du service formation et de la coordination des BUFR. Puis Evelyne Dieckhoff, la directrice du SCD partie à la retraite l’an dernier m’a proposée de devenir son adjointe. J’occupe donc depuis 2016 des fonctions de pilotage assez classiques avec deux dominantes le suivi des services aux publics et le suivi des questions d’aménagement et de la vie des espaces. Je suis aussi en charge des recrutements, de la formation continue des personnels et de la coordination des BUFR.

Sébastien l'Hullier : Sébastien l'Hullier, depuis 2014 à l'UPN au sein du SCD, je suis chargé du patrimoine immobilier et de la sécurité de la BU. Cela consiste d'une part à suivre toutes les opérations de rénovation de la BU, d'autre part, à diriger le pôle technique du SCD qui relaie dans leurs missions les services centraux : Patrimoine, DALOE et DSSI.

Sophie Tingaud : Je suis arrivée à la bibliothèque universitaire il y a 4 ans, pour travailler sur la conception des services du Pixel (qui s'appelait à l'époque le Centre de Ressources et de Culture Numériques). En parallèle de cette mission, j'ai pris le poste d'adjointe du Département des services aux publics, qui assure l'accueil des usagers, et coordonne la formation et l'action culturelle au niveau de la bibliothèque universitaire. Ce poste m'a donné l'opportunité de travailler en lien avec l'ensemble des collègues de la bibliothèque, dans l'optique de construire un projet de services répondant aux besoins des usagers, mais aussi de rencontrer d'autres services de l'Université. Je suis à présent responsable de ce même département. 
Ramatoulaye Fofana-Sevestre Ramatoulaye Fofana-Sevestre


PC : Un nouveau lieu a ouvert à la rentrée au sein de l'université et de la bibliothèque universitaire : le Pixel ! Pouvez-vous nous en dire plus sur ce lieu, sur ce que seront ses usages selon vous ? Comment le public va-t-il se l'approprier ?

RFS :
Les étudiants sont à la recherche de salles de travail en groupe et de lieux d’étude confortables et connectés. Le Pixel répond principalement à ces besoins. Il s’agit d’un espace de 880 m2 sans collections sur supports mais avec plusieurs espaces de travail collaboratifs ouverts ou fermés, des équipements numériques de grande taille, une grande salle de formation reconfigurable, un espace évènementiel, du matériel audiovisuel pour des projections, de la captation, de la webconférence. Nous souhaitons également que le Pixel soit un lieu propice au développement de projets, à la valorisation des travaux des étudiants et des chercheurs, à la médiation autour des ressources numériques grâce un programme de formations, d’ateliers et d’animation culturelle riche et diversifié. On prévoit aussi d’y prêter du matériel informatique numériques. Mais gageons que le public inventera ses propres usages !

SLH : Pour concevoir les espaces du Pixel et ses équipements, ont été définis en amont des usages variés autour des ressources numériques, de la formation documentaire, du travail individuel et en groupe. Nous nous sommes appliqués à anticiper comment le public pourrait s'approprier le lieu, mais impossible de prédire comment il le fera réellement. Je suis impatient de voir ce que cela va donner !

ST : Le Pixel est selon moi le lieu qui manquait à la bibliothèque universitaire. C'est un lieu pluriel : à la fois un espace de travail en groupe pour les étudiants, un lieu permettant d'accueillir notre programmation culturelle, un espace de formation, mais aussi de découverte du numérique. Il permet d'ouvrir davantage la bibliothèque sur le reste du campus, via la programmation d'événements et de formations co-construits avec des enseignants, d'autres services de l'Université, des associations, des partenaires extérieurs. Je pense que les étudiants n'auront aucun mal à se l'approprier. Ils ont besoin d'espaces de travail collaboratif mais aussi d'une salle qui propose une autre atmosphère que l'ambiance feutrée de nos salles de lecture. Ils vont naturellement investir l'espace. L'appropriation des matériels numériques (tables et totem tactiles) est peut-être moins évidente. Il sera intéressant d'observer les usages et notre offre devra évoluer en fonction des premiers retours d'utilisateurs. J'espère que la dimension de co-construction et d'ouverture sur l'extérieur se développera car c'est un enjeu important pour cet espace. Plusieurs partenariats ont déjà été noués, notamment par le service de l'action culturelle de la bibliothèque, ce qui est très positif.




PC : Comment se déroule un projet de cette envergure ? Comment l'idée a-t-elle germé et comment en arrive-t-on à cette nouvelle salle magnifique et très bien équipée ?

RFS :
Le projet CRCN est né de la volonté de Mme Dieckhoff à son arrivée en 2009 à la BU de moderniser les espaces et de mettre véritablement les publics au centre de la bibliothèque. A début des années 2010, beaucoup de BU se sont engagées dans la transformation de leurs espaces en learning centre : le projet de la directrice s’inscrivait dans cette lignée. Ce sont d’abord les salles de sciences humaines et de sciences sociales qui ont été réaménagées pour améliorer le confort des étudiants et proposer des salles de travail en groupe. Puis la salle de droit entièrement repensée et transférée dans la salle libérée par la suppression de la salle de prêt. L’espace libéré dans l’aile Sud était prêt à accueillir le Pixel. Pour le concevoir, nous avons pu nous appuyer sur le travail de programmistes, sur les études menées par Sébastien L’Hullier, le responsable de notre service technique, le mandataire de maîtrise d’ouvrage, des enquêtes de publics. Mais surtout nous avons mis en place une méthodologie de projet très participative, incluant les personnels de la Bu, de différents services de l’université et des usagers. Une fois le programme arrêté, les architectes sélectionnés pour participer à la procédure de concours s’en sont emparés pour nous faire des propositions de mise en espace et de réalisation des objectifs techniques et fonctionnels et le jury du concours a retenu celle qui lui semblait la plus adéquate : celle de Sogno Architectes avec qui nous avons travaillé pendant 3 ans. C’est ensuite la maitrise d’œuvre qui est chargée de la préparation et du suivi des travaux. Mais c’est l’équipe projet de la bibliothèque qui a pris en charge les marchés d’équipements et développement numériques ainsi qu’audiovisuel.

SLH : C'est Evelyne Dieckhoff, directrice du SCD de 2009 (pas sûr à 100 % de la date) à 2020, qui a initialement proposé le projet et qui l'a porté pendant toute sa carrière à Nanterre. La conception du Pixel tel que vous allez le découvrir a vraiment débuté en 2015, mais avant cela, quelques années ont été nécessaires pour cerner les grandes lignes du projet, mobiliser des financements, réunir les bons acteurs et libérer le plateau de l'ancienne salle de Droit. Ensuite, il aura fallu 2 ans de programmation, 2 ans de conception architecturale et technique, et enfin 1 an et demi de travaux.

Le succès de l'opération, s'il se confirme, est à mon avis essentiellement dû à la synergie entre tous les acteurs qui ont concouru à sa réalisation, aussi divers soient-ils : bibliothécaires, entreprises, développeurs logiciels, architectes et ingénieurs, etc.

ST : Pour ce qui est de la conception des services de l'espace, l'équipe de la bibliothèque a été très largement associée. Nous avons fonctionné avec des groupes de travail, pour réfléchir aux problématiques d'accueil, de technologies et ressources numériques, de formation, d'action culturelle, d'innovation. Après cette première phase de réflexion, nous avons fonctionné en groupes plus réduits pour mettre en œuvre les pistes qui avaient émergé précédemment. Ce projet est donc le fruit d'un travail d'équipe, ce qui est très gratifiant. Cela permet aujourd'hui à l'ensemble des collègues d'accueillir le public dans la salle, depuis son ouverture le 13 septembre 2021.

Sébastien l'Hullier Sébastien l'Hullier
PC : Quel rôle avez-vous eu dans le projet ?

RFS :
J’ai eu la chance de faire partie de l’équipe de pilotage de ce projet avec Evelyne Dieckhoff et Sébastien L’Hullier et donc de constituer la maîtrise d’ouvrage de ce projet sous la houlette du mandataire M. Ronan Perroteau de la société SEMAVO. Nous étions les interlocuteurs de la maitrise d’œuvre et participions à ce titre à toutes les réunions de préparation et de chantier. Mon rôle a surtout été de participer à la finalisation le programme, au choix du mandataire, à la préparation du concours d’architecture et à l’analyse des offres reçues pour éclairer la décision du jury. Pendant les travaux, je devais faire le lien entre les équipes de la bibliothèque, la vie du reste de la BU et la vie du chantier, m’assurer que les réalisations prévues étaient bien en adéquation avec les besoins exprimés et je participais aux discussions sur leur éventuelle redéfinition. J’ai également été directement en charge de la définition et du suivi de l’exécution du marché audiovisuel et du marché pour la mise en place d’un système de réservation des salles et de contrôle d’accès, et du suivi du lot mobilier. J’ai aussi pris part à la préparation du dossier de demande de subvention FEDER et au suivi financier du projet.

SLH : J'ai suivi l'ensemble du projet en tant que chargé d'opération immobilière. Mon apport personnel a consisté plus particulièrement en la co-rédaction du programme et en ma connaissance du bâtiment existant.

ST : J'ai eu une mission de coordination pour concevoir les services du Pixel : création des groupes de travail, animation de certains ateliers, programmation de la phase de réflexion et de réalisation des services. La difficulté consistait à mobiliser le plus grand nombre de collègues, tout en aboutissant à des propositions concrètes et pertinentes. L'équipe s'est montrée très largement intéressée par le projet, et il s'agit vraiment d'une réalisation collective. Cela a également permis de mobiliser diverses compétences chez les collègues, parfois en dehors de leurs fiches de postes et selon leurs affinités.



PC : Qu'est ce que cela représente pour vous de voir ce projet aboutir et prendre vie ?
Sophie Tingaud Sophie Tingaud


RFS :
C’est vraiment très agréable de voir ce projet se concrétiser, de voir que cette salle correspond à ce que nous avions imaginé et de pouvoir ouvrir les portes du Pixel au public pour qu’il se l’approprie ! Le projet Pixel a constitué un axe structurant de notre projet d’établissement ces dernières années. Sa mise en œuvre va nous permettre de poursuivre notre réflexion sur la place des différents publics dans la bibliothèque et la manière dont on les accueille, la valorisation de nos collections, les services qu’on peut proposer, le développement de notre offre de formation et de l’action culturelle, les partenariats à encourager. Les bibliothèques sont des lieux vivants, d’expérimentation, de travail et de rencontre, très adaptables comme elles ont pu le montrer pendant cette période de crise sanitaire qui se termine. Mais la Bu n’a pas fini d’évoluer, elle a encore de beaux projets à mener pour offrir encore plus d’espaces de travail adaptés aux étudiants et aux enseignants-chercheurs.

SLH : C'est l'aboutissement d'une belle aventure humaine !

ST : J'étais particulièrement impatiente de voir la salle ouvrir, et de la voir ouvrir en fonctionnement normal. Comme pour beaucoup de collègues et d'usagers, le retard d'ouverture de la salle lié à la crise sanitaire était très frustrant. Nous avions peur que les étudiants n'aient pas la possibilité de venir y travailler en groupe, ce qui est l'un des enjeux principaux de ce lieu. J'ai l'impression que les étudiants se sont appropriés ce lieu très rapidement, et qu'il répond à leurs besoins, notamment pour le travail collaboratif. C'est donc particulièrement gratifiant de voir revenir les étudiants après cette longue période de travail à distance.


PC : Pourquoi conseilleriez-vous à quelqu'un qui ne connaît pas le Pixel de venir y réaliser des projets et y travailler ?

RFS :
Parce que c’est certainement aujourd’hui à la BU voire à l’université le lieu le plus adapté pour cela ! Nous espérons que nos usagers y trouveront les espaces, le matériel et l’accompagnement dont ils ont besoin. Ils auront également l’occasion d’y côtoyer d’autre porteurs de projets, de découvrir leurs réalisations et on sait à quel point ce type de synergie peut être productive et propice à la créativité

ST : Le Pixel propose, de par son mobilier, différentes ambiances de travail. Chacun peut donc y trouver sa place. La programmation culturelle est variée et ouverte à tous : débats sur des sujets d'actualité, projections de films documentaires, présentation de projets de doctorants, expositions virtuelles, etc. C'est l'occasion de venir découvrir des événements accessibles à tous les publics. L'absence de collections présente également l'avantage d'accueillir indifféremment des usagers de toutes les disciplines. De la même manière, les formations proposées permettent à qui le souhaite d'améliorer ses compétences dans le domaine de l'information (trouver de la documentation, faire de la veille, utiliser des logiciels de traitement de texte, rédiger une bibliographie, savoir citer ses sources, etc.). Je conseillerais donc simplement à tous nos usagers de venir visiter les espaces et de ne pas hésiter à nous faire part de leurs idées et projets de collaboration.


PC : Quel est votre endroit préféré au Pixel ?

RFS :
Sans hésitation la salle de formation ! Il manquait vraiment à la BU un espace de ce type : grand, reconfigurable, confortable, bien équipé, facile à utiliser.

SLH : Difficile de répondre, bien que j'y ai déjà passé beaucoup de temps, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de m'y installer à proprement parler. Je retiendrai peut-être l'escalier hélicoïdal, à la fois lieu de passage offrant de multiples points de vue, et objet singulier incarnant la continuité entre la BU de 1970 et le Pixel de 2021.

ST : J'aime beaucoup les places assises sous les fenêtres du Pixel. Elles offrent une belle perspective et offrent une vue sur l'extérieur de la bibliothèque universitaire.

Merci beaucoup d'avoir répondu aux questions de Point COMMUN et rendez-vous au Pixel !


Mis à jour le 06 octobre 2021