Vous êtes l'université : Juliette Sanchez Mondésir, Directrice Générale des Services Adjointe - Ressources Humaines

Juliette Sanchez Mondésir se livre sur son parcours, ses missions et ses projets pour l'université

Publié le 1 décembre 2022 Mis à jour le 16 janvier 2024

Juliette Sanchez Mondésir, Directrice Générale des Services Adjointe (DGSA) – Ressource Humaines de l’Université Paris Nanterre, partage avec nous sa vision de la gestion des ressources humaines d’un établissement de grande envergure comme notre université et nous explique ses missions et projets pour cette nouvelle année.



Point COMMUN : Bonjour Madame Sanchez Mondésir, bienvenue à l'Université Paris Nanterre ! Merci d'avoir accepté de répondre aux questions de Point Commun, pouvez-vous vous présenter et nous en dire plus sur votre parcours avant d'arriver à ce poste de DGSA - Ressources Humaines ? 

Juliette Sanchez Mondésir : Bonjour,
Je suis à la fois un vrai produit de l'enseignement supérieur français et de la gestion des ressources humaines. J'ai débuté ma carrière en 2004 au sein de l'Université Paris I - Panthéon Sorbonne en DRH, comme gestionnaire RH puis cheffe du service du personnel enseignant. En 2016 j'ai rejoint la Sorbonne Nouvelle toujours en DRH en qualité d'adjointe de la directrice. J'ai saisi l'opportunité en 2020 de travailler en UFR comme directrice administrative de la Faculté de Pharmacie de Paris (Université Paris Cité) avant de vous rejoindre à l'Université Paris Nanterre comme DRH.




PC : Vous disposez d'une belle carrière dans l'Enseignement Supérieur ! Pourquoi avoir choisi l'Université Paris Nanterre ? Quels sont ses atouts et ses différences ? 

JSM : En premier lieu parce que mon cœur de métier est la gestion des ressources humaines et qu’il me manquait. Ensuite parce que je suis très attachée à la ville de Nanterre, elle est ma ville depuis de nombreuses années. J'y ai vu l'opportunité de faire partie de l'histoire de cette ville et de cette université ancrée dans un territoire à forte identité. Ensuite parce que j'ai croisé nombre de collègues passés par l'Université Paris Nanterre et que ces collègues gardaient pour la plupart une trace heureuse de leur passage et un très fort sentiment d'appartenance malgré les années passées. Un campus investi par tous, un sentiment d'appartenir à une communauté autour d'un projet n'est pas si commun, c'est ce projet qui m'a attiré.


Quel est, en résumé, le rôle d'une DGSA - Ressources Humaines ? 

Un DGSA - Ressources Humaines est placé sous l’autorité hiérarchique du directeur général des services (DGS). Il contribue à l’élaboration de la stratégie RH de l’établissement, y compris en matière de politique d’emploi académique et scientifique, suivant les orientations fixées par la direction. Il est le garant de l’application du cadre réglementaire et statutaire visant l’équité de traitement des agents. Il est directement en charge du déploiement et de l’évaluation de la politique de ressources humaines, garant de la qualité de vie au travail et du développement des personnels dans le respect de l’égalité femme-homme, de lutte contre les discriminations et toute forme de violence en liaison avec les différents référents ou chargés de mission.
 

La fonction de DGSA RH se situe au cœur d’une architecture décisionnelle complexe impliquant de nombreuses relations fonctionnelles (équipe politique, direction générale, composantes et services, représentants des personnels, services académiques et ministère, partenaires institutionnels, etc.) ; c’est ce qui en fait une fonction passionnante.


En l’espèce, pour remplir toutes les missions qui me sont confiées, je m’appuie sur une direction organisée en 4 services qui comprend plus de 70 agents.
 

Qu'appréciez-vous le plus dans votre métier ? Avez-vous une journée type à nous décrire ? 


J’aime profondément la gestion des ressources humaines parce que c’est le métier vraisemblablement le plus transversal dans une structure. Je travaille avec tous les services, je rencontre énormément de personnes et je collabore avec toutes les organisations syndicales. C’est un métier où grâce aux gens, je découvre beaucoup de métiers que l’on trouve dans un établissement d’enseignement supérieur : les finances, le patrimoine, les UFRs, la formation, la recherche, etc., c’est un enrichissement.
 

Enfin, être DRH c’est représenter une direction qui vous conseille, vous oriente, vous écoute et vous aide à construire votre parcours professionnel. Quel beau métier non ?


Une journée type c’est d’abord une journée pendant laquelle je navigue entre la BU où se trouve mon bureau au sein la DRH et le Grappin où se situent les bureaux de la DGS. C’est également une journée où je travaille avec mes cheffes de services sur des sujets précis et des situations concrètes, des moments où je rencontre des directions de services sur leurs demandes et des temps de réunions à la DGS où je suis mobilisée sur des questions plus organisationnelles et stratégiques de la vie de notre université. C’est également une journée à siéger en instance, moment très important pour la démocratie locale.


Quels sont les enjeux actuels auxquels vous devez faire face ? 

Dans un contexte d’évolution constante du paysage de l’ESR, il me semble primordial de voir la gestion des ressources humaines comme un vecteur de cette évolution organisationnelle au service des personnels, garante de l’égalité des chances.

Les DRH d’établissements sont comme le reste de la société, soumises à des enjeux très forts notamment en termes de développement du bien-être au travail et de qualité de vie des personnels. Le télétravail par exemple est aujourd’hui une modalité d’aménagement de notre temps de travail indéniable. L’enjeu est si fort qu’il devient un atout en termes d’attractivité, il nous faut cependant être vigilants à ce qu’il n’enraye ni la qualité de vie au travail ni le développement professionnel des personnels. C’est d’ailleurs un sujet de 2023 pour l’Université Paris Nanterre, puisque nous allons engager un bilan et vraisemblablement des adaptations à notre pratique actuelle.

Toutes les questions relatives aux diversités et aux violences participent également à un débat de société au cœur de notre quotidien.

 

Révéler les atouts de chacun, entendre la pluralité des talents et points de vue sont une force pour n’importe quelle structure. La création d’un environnement de travail sain qui profite à tous, est à mon sens un objectif primordial.


Enfin, plus pratiquement, nous sommes confrontés aujourd’hui à des enjeux cruciaux en termes de recrutements et de fidélisation de nos talents. Comme il devient de plus en plus difficile de trouver certaines compétences, il nous faut solliciter les candidatures externes et permettre aux personnels de saisir de nouvelles opportunités en interne dans une perspective de progression ou de changement professionnel.
 

Quelle est votre vision de la gestion des ressources humaines dans un établissement qui pourrait être classé parmi les villes françaises de taille moyenne en termes de population ?
(ndlr. l'UPN accueille près de 35 000 étudiants chaque année et compte 2700 membres du personnel)
 

J’ai une vision assez simple de mon métier : que chacun puisse s’épanouir dans sa vie professionnelle.
 

Je souhaite permettre aux personnels une expérience de travail de qualité, mais également valoriser leurs compétences et les accompagner tout au long de leur vie professionnelle pour transformer l’écoute de leurs besoins spécifiques en offre de services par ma direction.


Dans une ville de la taille de Nanterre, qui plus est en région parisienne, la question de la conciliation des temps de vie est très importante. Les temps de trajets, le logement, la parentalité sont autant de sujets à prendre en compte pour permettre à tous de se sentir accompagnés.
 

Tous ces sujets ne trouvent leur finalité qu’autour d’un dialogue social constructif et bénéfique pour nos personnels.



Comment garder l'aspect "humain" dans une structure de cette envergure ?

Trop souvent, le facteur RH se résume à la simple gestion administrative et financière des agents et contenir une masse salariale trop souvent insuffisante face à nos enjeux. La gestion RH est bien souvent transversale, au confluent de tous les métiers et organisations, c’est sa force. Nous sommes quasiment sur tous les sujets d’un établissement, mais avec des implications à des degrés différents en fonction des sujets.

En établissement, nous subissons tous des contraintes et des pressions très fortes. Nous évoluons dans un cadre réglementaire assez rigide sous contrainte constante en termes de masse salariale. Dans ce contexte, l’élément humain passe souvent au second plan. Mais arrive le moment où les collaborateurs et les organisations sont au bout de ce qu’ils peuvent faire. Et là c’est trop tard. C’est donc à nous de rappeler ces fondamentaux humains. Et puis, les RH sont aussi parfois les porte-voix des collaborateurs. La DRH de l’Université Paris Nanterre fait ce travail avec le service d’accompagnement. C’est un service bien identifié vers qui les personnels savent se tourner. Les personnels ne sont pas uniquement là pour exécuter, ils ont un avis critique, des idées, des suggestions... Toute cette information est une source d’innovation et de créativité́ que nous prenons en compte.

 

C’est aux RH de renforcer, avec les services, les conditions pour que la parole puisse circuler librement et que chacun puisse contribuer à créer de la valeur pour notre université.


Garder l’aspect humain c’est aussi être innovant. Parce que le monde change en permanence et parce que les collaborateurs évoluent eux aussi. Innovants dans nos pratiques et dans la prise en charge des sujets. C’est ce à quoi je vais m’atteler avec vous tous.


Quels sont vos principaux projets et souhaits pour cette année 2023 ?

J’ai pour feuille de route de faire passer l’Université Paris Nanterre au RIFSEEP (régime indemnitaire des fonctionnaires de l'État) puisque c’est une obligation réglementaire et que nous ne sommes pas en avance. Nous allons en outre continuer à mettre en œuvre les mesures instaurées par la LPR (RIPEC des enseignants, repyramidages etc …), mais également faire en sorte que la part des fonctionnaires ne diminue pas au sein de notre population et tout cela dans une perspective de soutenabilité financière et de masse salariale contrainte avec un gros travail sur la connaissance des facteurs d’évolution de notre masse salariale.  

J’espère que nous pourrons également avancer en matière de handicap et d’accompagnement des personnels tant en termes de formation professionnelle que de veille relative aux RPS et VSS.

Comme vous le voyez, la direction des ressources humaines ne va pas chômer !


Un dernier mot à adresser à nos lectrices et lecteurs ?

Je suis très heureuse de vous avoir rejoints, vous pouvez compter sur mes équipes et moi-même pour vous accompagner.



 

Mis à jour le 16 janvier 2024