Vous êtes l'université : Aymeric Tonneau nous présente le bilan de son mandat

Retour sur deux ans de vice-présidence étudiante

Publié le 6 juin 2022 Mis à jour le 15 juin 2022

Élu vice-président étudiant en 2020, Aymeric Tonneau a connu un mandat pour le moins inhabituel marqué par deux années de crise sanitaire qui ont particulièrement affecté la communauté étudiante. Début juillet, il passe la main, une nouvelle personne sera élue à la vice-présidence étudiante. Que retient-il de son mandat, quelles sont ses fiertés, ses regrets ? Qu'est-ce que cela implique d'occuper ce poste et qu'est-ce que cela apporte ? Aymeric dresse avec nous le bilan de son mandat.

Point COMMUN : Bonjour Aymeric, peux-tu rapidement te présenter, ton parcours à l'université ? Quand as-tu été élu Vice-président étudiant ?

Aymeric : Bonjour au Point COMMUN !  Je suis entré à l'Université Paris Nanterre dès l'obtention de mon bac en 2016, j'y ai effectué une licence de droit, puis un master en droit international et européen. J'ai été élu Vice-président étudiant par le Conseil académique en juillet 2020 pour un mandat de deux ans qui s'achèvera en juillet prochain.

Point COMMUN : En quoi consiste le rôle du vice-président étudiant pour toi ? A quels conseils sièges-tu ?
Aymeric : Le rôle du Vice-président étudiant (VPE) consiste en la représentation des étudiantes et étudiants auprès de la Présidence de l'université, son administration, les enseignants et personnels administratifs. Le VPE peut ainsi faire des remontées ou demandes émanant des étudiants auprès de la Présidence de l'université, cela a particulièrement été le cas pendant la pandémie.
 Le VPE peut mener des projets importants pour les étudiantes et étudiants, particulièrement dans le domaine de la vie étudiante, pour améliorer le bien-être étudiant et faciliter la vie à l'université.
Enfin, le VPE siège dans beaucoup de conseils et commissions, trop peu connus mais importants pour le quotidien ! Je siège ainsi à la CFVU (qui s'occupe de la formation et de la vie universitaire), au Conseil académique (qui définit les grandes orientations de l'université), et dans beaucoup de commissions telles que la Commission d'aide sociale (qui attribue des aides financières aux étudiants), la CAPE (qui finance les projets étudiants et des associations), la Commission CVEC (qui décide de l'utilisation de cette taxe payée par les étudiants) et une dizaine d'autres commissions et conseils tout aussi important dans leur domaine* !


Point COMMUN : Comment se déroule un conseil, dans les grandes lignes ?
Aymeric : Dans un conseil siègent des élus étudiants, enseignants et des personnels. Un ordre du jour est proposé par la Présidence quelques semaines avant, auquel nous pouvons ajouter des points qui nous semblent utiles du point de vue des étudiants ou qui nous ont été demandés par les étudiants qui nous ont interpellé.

Lors du conseil, les points sont débattus entre les élus, amendés parfois, puis votés ! Les élus étudiants sont particulièrement attentifs à tout ce qui concerne les étudiants ! Des éléments très importants sont votés dans les conseils comme le calendrier universitaire, les maquettes des formations, les conditions de validations des années ou encore le budget de l'université.


Point COMMUN : Pourquoi, à l'époque, avais-tu souhaité présenter ta candidature ? Quelles étaient tes propositions et tes aspirations ?

Aymeric : Après m'être engagé dans la Fédération des associations de Paris Nanterre (FAX), j'ai été élu sur la liste présentée par celle-ci à la CFVU. J'ai tout de suite eu très envie de pouvoir mettre en œuvre des projets utiles aux étudiants, pouvoir porter leur voix au plus haut concrètement, c'est ce que permettait le mandat de VPE. Mes propositions étaient de mettre en place des dispositifs efficaces pour améliorer la santé mentale des étudiants, lutter contre la précarité et améliorer leur vie de tous les jours sur le campus. Je souhaitais également rendre plus visible la démocratie universitaire et mettre en avant cet esprit de communauté, cher à Paris Nanterre.

Point COMMUN : On avait à ton début de mandat tourné cette vidéo. Ton mandat touche à sa fin, qu'est-ce que tu as pu finalement mettre en place durant ce mandat fortement marqué par la crise sanitaire ?



Aymeric : Mon projet était assez ambitieux, la crise sanitaire a fortement amputé les possibilités de mise en place des projets et le temps de développement de ces projets est toujours assez long mais j'ai pu en réaliser qui améliorent la vie des étudiants ! 

J'ai ainsi pu faire installer, en collaboration avec plusieurs services très impliqués, dans tous les bâtiments de l'université des distributeurs de protections périodiques gratuites et saines qui sont déjà très utilisés par les étudiants, nous les rechargeons quasiment tous les jours ! Dans la continuité, nous allons mettre en place avec la Mission égalité des distributions de culottes menstruelles dès l'année prochaine.
J'ai aussi développé un projet de parrainage des étudiants en première année. Dès la rentrée prochaine, tous les étudiants en L1, BUT1, et en Capacité en Droit pourront être accompagnés par un parrain ou une marraine qui les aideront à faciliter leur entrée à l'université, rencontrer des amis, découvrir les services. Les inscriptions pour être marraine ou parrain, dès la L2/BUT2, seront ouvertes dans les tout prochains jours.
J'ai également impulsé un partenariat avec l'association Nightline, qui est un service d'écoute des étudiants par les étudiants. L'université a ainsi signé un partenariat avec cette association qui, en plus de cette ligne d'écoute gratuite et anonyme, lutte chaque jour pour améliorer la santé mentale des étudiants.
Enfin, avec la Mission égalité, nous venons de faire voter un projet d'information et de prévention sur la sexualité, qui prévoit de nombreuses actions à ce sujet pour lever les tabous et informer au mieux les étudiants sur leur sexualité.


Point COMMUN : De quoi es-tu le plus fier ?
Aymeric : Difficile de choisir tant tous les projets me tiennent à cœur, mais je suis le plus fier d'avoir porté et mis en œuvre le déploiement des distributeurs de protections périodiques qui est une mesure qui répond à une réelle injustice. Mais je suis également très fier du projet de parrainage qui répondra aux nombreuses difficultés que peuvent rencontrer les néo entrants en arrivant dans cette grande machine qu'est l'université. Au-delà des projets, je suis très fier d'avoir défendu et représenté au maximum de mes capacités l'ensemble des étudiants, en travaillant tous les jours sur le terrain pour lutter pour leurs droits et améliorer leur quotidien. Il reste cependant beaucoup à faire !

Point COMMUN : Au contraire, as-tu des regrets sur ce mandat ?
Aymeric : Peut-être pas des regrets, car il est difficile de tout mettre en œuvre en deux ans, dans un contexte très particulier de crise sanitaire, mais des occasions manquées. Je suis déçu de ne pas avoir pu mettre en place les assises étudiantes de l'environnement, qui auraient permis une réelle réflexion et un vrai débat au sein de notre communauté universitaire. Aussi, j'aurais aimé rendre plus transparentes les décisions prises par ces instances et rendre plus visible le rôle et le travail des élus étudiants. Certaines avancées ont été faites, comme le point instances, mais il reste beaucoup à faire pour sensibiliser et inclure tous les étudiants dans la démocratie universitaire.

Point COMMUN : Qu'est-ce que cela t'a apporté personnellement ?
Aymeric : Je n'ai jamais autant appris que durant ce mandat. J'ai pu développer, non sans difficulté, d'importants projets ce qui a été très formateur. J'ai pu également saisir les enjeux de la vie étudiante sous tous ses aspects, et rencontrer des dizaines d'étudiants de tous les domaines de formation, cela a été d'une grande richesse.
Cela m'a aussi permis de découvrir les rouages de l'université et cette grande machine qu'il peut être difficile d'appréhender. J'ai pu voir à cette occasion le très grand engagement des services de l'université et des enseignants-chercheurs qui font le maximum pour la réussite et le bien-être des étudiants malgré les faibles moyens mis à leur disposition et les attaques injustes dont ils font parfois l'objet.

 
Point COMMUN : Qu'est-ce que tu conseillerais à la personne qui va te succéder ?

Aymeric : De toujours tout donner pour les étudiants ! Le mandat de deux ans peut paraître long, mais il est en réalité très court pour développer les projets souhaités, chaque jour compte. Je lui conseille aussi de travailler sans sectarisme, avec tout le monde, dans l'intérêt général ; je considère que c'est ce que j'ai fait durant deux ans et que c'est ce qui m'a permis de mener à bien de beaux projets et d'obtenir des avancées concrètes pour les droits étudiants. Ce n'est, selon moi, pas dans l'opposition et le blocage permanents que l'on améliore les conditions des étudiants, mais dans le travail quotidien et constructif.
 
Point COMMUN : Quels sont tes projets pour la suite ?

Aymeric : Dès la fin de mon mandat, je vais m'atteler à préparer le CRFPA, l'examen d'accès à la profession d'avocat qui se tient en septembre. J'espère par la suite pouvoir défendre mes concitoyens en tant qu'avocat pénaliste et, pourquoi pas, transmettre ce que j'ai appris aux futurs étudiants ! 

Point COMMUN : Un dernier mot ?
Aymeric : Je souhaiterais remercier tous ceux qui ont pu m'accompagner dans ce mandat, tant mes amis et camarades étudiants qui m'ont soutenu et épaulé que les services et enseignants qui m'ont accompagné avec bienveillance pour mener à bien ce mandat. 
Enfin, un dernier mot pour les étudiants, participez à la vie de l'université, à sa vie de campus, à sa vie démocratique, vous y trouverez une grande richesse, de belles rencontres, mais surtout un moyen concret d'améliorer votre quotidien. Bref, engagez-vous, vous n'en tirerez que du plus !

Merci Aymeric d'avoir répondu aux questions de Point COMMUN et pour ton engagement et ton temps consacré à notre université ! Nous te souhaitons une belle continuation !

Mis à jour le 15 juin 2022