Vous êtes l'université : à la rencontre de Raphaël Zganic-Aubert, notre agent comptable

Publié le 3 octobre 2023 Mis à jour le 16 janvier 2024

Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Raphaël Zganic-Aubert, agent comptable, qui assure une fonction aussi méconnue qu’essentielle au bon fonctionnement de notre établissement.

Point COMMUN : Bonjour M. Zganic-Aubert, vous êtes actuellement agent comptable de l'université, une fonction bien particulière au sein de notre organisation, que nous aimerions mieux connaître !

Tout d'abord, depuis combien de temps exercez-vous cette fonction et quel a été votre parcours avant d'arriver à l'Université Paris Nanterre ?
 
Raphaël Zganic-Aubert : J'ai rejoint l'université il y a maintenant trois ans, après un parcours professionnel varié long de dix-sept ans au sein de la Direction générale des finances publiques, entamé à l’issue de mes études à l’IEP de Grenoble.
J'ai intégré l'ex Trésor public en 2003, comme jeune inspecteur, d’abord en tant qu'adjoint de comptables de l'Etat chargés du recouvrement de l'impôt, puis comme adjoint de trésoriers municipaux, chargés de la gestion financière et comptable des collectivités territoriales, et enfin comme chargé de communication auprès d'un Trésorier-payeur général. 
 
A la faveur de la réussite des concours professionnels, j'ai ensuite exercé pendant huit ans le métier passionnant d'auditeur interne, qui m'a permis d’une part de rencontrer de nombreux acteurs de la gestion publique, au travers de missions variées (d’audit comptable mais aussi d’accompagnement du changement), auprès de différents opérateurs, parfois en difficulté, et d’autre part d’acquérir une véritable culture financière publique qui me sert au quotidien à Nanterre. 

 
Point COMMUN : Qu'est-ce qui vous a motivé à devenir agent comptable de notre université ?
 
Raphaël Zganic-Aubert : Après ces années d’audit, consacrées à étudier des processus, établir des diagnostics et formuler des recommandations, j’ai souhaité m’investir différemment et j’ai été séduit par la proposition de rejoindre l’université en tant que gestionnaire public, en tant qu’acteur du changement, avec et pour notre communauté. J'y ai  vu une belle opportunité de partager les acquis capitalisés lors de mes précédentes expériences.
 
Par ailleurs, j’ai trouvé une motivation particulière à être embarqué au cœur de l’équipe de direction de l’établissement, et à donner un sens concret à mon action quotidienne, au service de nos missions de formation et de recherche.

Enfin, intégrer Nanterre, c'était rejoindre un établissement emblématique et prestigieux, animé par une communauté qui partage de belles valeurs humaines et sociales.
 
 
Point COMMUN : Quelles sont les missions et le rôle d'un agent comptable dans un établissement public tel que le nôtre ? Quel est votre positionnement au sein de l’établissement ?
 
Raphaël Zganic-Aubert : "Agent comptable" est le titre porté par le comptable public d'un établissement géré selon les dispositions issues du décret dit « GBCP ». 
 
Dans le respect du principe de séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable, il possède l’exclusivité du maniement des fonds publics et dispose du pouvoir de contrôler et éventuellement de refuser d’exécuter les opérations de recettes et de dépenses prescrites par l’ordonnateur (le président et ses délégataires) s’il les juge contraires aux règles qu’il a la charge de faire respecter. Il est en charge de la tenue de la comptabilité générale et patrimoniale de l'université, c'est -à-dire de la production du compte financier, dont la sincérité et la qualité est certifiée chaque année par nos commissaires aux comptes.
 
Au-delà de ces missions dites « régaliennes », il apporte son aide au pilotage des fonctions budgétaires, financières et comptables, en étant le conseiller du président sur ces sujets et un expert dont les avis permettent de rendre plus fiables les prises de décision et leur mise en œuvre.  
 
Il est un vecteur essentiel de modernisation des processus financiers et comptables et il constitue un interlocuteur privilégié des organismes de contrôle, des juridictions financières ainsi que des auditeurs externes.
 
A ce titre, l’agent comptable est partie prenante de la direction de l’établissement, et travaille en lien étroit avec la direction générale des services. Il participe d’ailleurs, de droit, mais avec voix consultative, aux instances administratives de l’établissement, et à leur préparation, lors desquelles son concours est recherché pour la construction budgétaire pour une gestion optimale des ressources et un pilotage budgétaire et financier efficient.

 
Point COMMUN : Quels sont vos liens et interactions avec les composantes et les services ? Quels chantiers en cours menez-vous ?
 
Raphaël Zganic-Aubert : Pour exercer ces missions, j’anime une équipe de 22 agents, dont le fondé de pouvoir, qui me seconde au quotidien et trois chefs de service, dédiés aux différents métiers que sont la comptabilité et la gestion de la trésorerie, le recouvrement et le contrôle des recettes, la réception et le paiement des factures, mais aussi l’accueil des étudiants et l’encaissement des droits d’inscription. 
 
C’est donc tout naturellement que j’entretiens des liens avec les composantes et services dans le cadre de la gestion financière de leurs activités, en lien avec la direction financière, mais aussi en tant que responsable de ma structure. 
 
Les chantiers en cours sont nombreux, variés et de longue haleine. Ils sont souvent très techniques. Pour en citer seulement quelques-uns, nous travaillons en ce moment à la simplification et à la sécurisation juridique du processus de la dépense, mais aussi à un recouvrement plus efficace, ou encore à la qualité comptable, afin de faciliter le pilotage financier.
 
Enfin, nous avons à l’agence comptable une obligation de moyens et de résultat. Nous sommes la seule structure de l’université à être auditée pendant trois longues semaines chaque année !

 
Point COMMUN : Quelles sont les principales différences entre les fonctions d’agent comptable et de directeur financier ? Quelle complémentarité entre les deux acteurs ?
 
Raphaël Zganic-Aubert : Avant mon arrivée à l'université, et comme le permettent les textes, les fonctions de chef des services financiers avaient été confiées à mon prédécesseur, en sus de ses fonctions d'agent comptable, à travers la création de l’ex « DFC ». Les enjeux liés à la taille et à la complexité de l'établissement ont justifié que je me consacre exclusivement à mes fonctions de comptable public.
 
Les métiers des deux acteurs sont complémentaires, puisque le comptable intervient en "aval" de la Direction Financière et des autres correspondants, en exécutant le budget voté par le conseil d'administration, par le contrôle et la prise en charge des demandes de paiement et des ordres de recouvrer transmis par l'ordonnateur. Nous travaillons aussi de concert à la coordination des procédures financières et à leur appropriation par nos correspondants communs.

C’est là que se niche toute la difficulté de la fonction. L’agence comptable n’est ni une simple chambre d’enregistrement des décisions prises en amont, ni une instance de « blocage » de ces mêmes décisions, qu’elle n’est pas chargée de préparer et dont elle ne fait que contrôler la régularité. C’est à cet égard que la coordination en amont entre gouvernance, direction et gestionnaires est essentielle pour une action commune concertée et fluide.
 
A la différence du directeur financier, le comptable public n'intervient pas directement dans les choix d'opportunité opérés par l'université, et ne porte un regard sur la construction budgétaire qu'à travers le prisme de l'analyse des grands équilibres financiers. 
 
Enfin, le positionnement et les modalités de l’action de l'agent comptable au sein de l'établissement sont atypiques. Ce positionnement, parfois délicat à appréhender, au sein d’une structure publique, tient tant à l’indépendance fonctionnelle et hiérarchique du comptable, qu’à la nature de son interlocuteur direct qu’est l’ordonnateur, chez nous le président.
 
 
Point COMMUN : Quels sont les principaux enjeux liés à l’exercice votre fonction ? Des évolutions récentes ?
 
Raphaël Zganic-Aubert : L'agent comptable veille donc à sécuriser l'environnement juridique dans lequel les actes budgétaires, financiers et comptables sont pris, tout en exerçant ses contrôles dans le respect des choix de la gouvernance, à la recherche des solutions d'organisation permettant leur mise en œuvre pleine et efficace. Il s’attache ainsi à concilier les contraintes inhérentes à la réglementation et à la mise en jeu de sa responsabilité avec le fonctionnement opérationnel de l’établissement.
 
Je pense donc naturellement à la toute récente réforme du régime de responsabilité des gestionnaires publics, qui conduit à renforcer le rôle de conseil et d'alerte du comptable, dont la mission est plus que jamais la défense au long cours des intérêts de l'établissement et de son ordonnateur, en dépit des contraintes qu'impose le fonctionnement quotidien d'une grande maison comme la nôtre. Cependant, l’agent comptable est aussi le garant du respect de la saine gestion des deniers publics confiés aux opérateurs de l’Etat, notamment auprès de la tutelle et de Bercy et est soumis à un devoir de signalement dont il s’accomplit en dernier recours.

 
Point COMMUN : Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans cette fonction ?
 
Raphaël Zganic-Aubert : J’ai coutume de dire que l’agent comptable ne passe pas ses journées enfermé dans son bureau avec son boulier ! Mon métier et celui de mes équipes est avant tout un métier relationnel, de facilitateur, de transformation de projets en réalisations, à travers la diffusion des connaissances et l'acculturation de chacun à la culture financière au gré des rencontres et des dossiers. Derrière une image d’Epinal parfois austère et technocratique se cache une véritable culture du service public.

La gestion financière est une dimension de notre activité qui est transverse à tous les métiers. J'éprouve une grande satisfaction à apprendre tous les jours au contact de tous ceux qui font l'université, et qui ont eu la patience de me laisser le temps de m'acculturer à un monde très différent de celui que je connaissais jusqu’alors. 
 
J’ai la chance d’être à la fois dans l’équipe de direction mais aussi au plus près d’une équipe de terrain. Dans une même journée, je peux être le matin à la réunion de l’équipe présidentielle et le soir à répondre à un étudiant ou à un fournisseur.
 
Ce qui me plaît le plus est d’établir des liens entre des cultures professionnelles a priori éloignées, mais dont les acteurs partagent les mêmes valeurs et donnent le même sens à leur action, au service de la communauté universitaire, au service du public, et au service des politiques publiques mises en œuvre au quotidien par nous tous.



Merci beaucoup d'avoir répondu aux questions de Point COMMUN !

Mis à jour le 16 janvier 2024