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Héros et héroïnes du quotidien : Moyysen, étudiant et musicien
Publié le 4 avril 2023 – Mis à jour le 7 avril 2023
Découvrez par exemple le musicien Moyysen, étudiant à l’université, et son projet ROCCO soutenu par la CAPE avec la reprise orchestrale de ses compositions originales qui a donné son concert le 30 septembre à la Maison de l’Étudiant·e.
Point COMMUN :Bonjour “Moyysen” et merci d’avoir accepté cette interview ! Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours scolaire ?
Bonjour et merci pour votre invitation. Je suis un chanteur de 20 ans qui chante depuis petit et rappe depuis l’adolescence. Après avoir étudié pendant 2 ans les sciences politiques à l’université de Nanterre, j’ai décidé de me réorienter vers ma passion. Aujourd’hui, je suis en formation pour devenir chargé de production à l’IESA. De cette manière, je poursuis les apprentissages que j’ai développé au cours de mes expériences en studio, sur scène, en tournage ou derrière mon ordi depuis 3 ans. Cette volonté de professionnalisation, je l’ai forgée avec et grâce à mon entourage pour devenir producteur indépendant. Car c’est au lycée et à la suite de rencontres avec des gens passionnés que j’ai pu commencer à croire en mon art. Avec ces passionnés qui sont avant tout mes amis, nous avons aussi un collectif de rap qui s’appelle Le Secteur et nous gérons l’association Bitume Plume Musique. Si vous connaissez un peu la scène open mic parisienne, vous nous avez peut-être déjà croisé.
Comment avez-vous découvert que la musique était votre passion ? Quelle a été votre première expérience dans le domaine ?
Je fais de la musique depuis l’enfance, à vrai dire je ne me rappelle pas quand j’ai commencé. J’ai appris la guitare de mes 7 ans à 15 ans ; ça m’a surtout appris à embêter mes parents. Je reprenais les morceaux qu’ils écoutaient et j’adorais déformer les mélodies pour comprendre le principe d’une harmonie (du coup je criais beaucoup). Puis j’ai commencé à écrire et à composer mes propres sons. À 17 ans, j’ai rencontré un génie un peu chelou comme moi : Nathan alias Ivy ». On s’est motivé et on a monté notre propre studio dans son garage. Depuis, il m’enregistre, compose, produit et mix tous mes projets. Mais c’est vrai qu’on passe plus de temps à jouer à fifa dans sa chambre. Ma première expérience scénique, c'était une fête de quartier à Pantin à laquelle mon professeur de guitare m’avait demandé de chanter « I need a dollar » d' Aloe Blacc. J’en ai un souvenir mitigé, quand je regarde les vidéos ça me rappelle surtout que je suis timide et nerveux.
Comment décririez- vous votre style de musique ?
Ma musique mélange pop, rap et variété. Je me rapproche, pour parler de la scène actuelle, du style de Luidji mais je m’inspire aussi d’artistes comme Jacques Brel, Queen, Kendrick Lamar... Dans mon écriture, j’essaie d’évoquer les sensations que chacun connaît face au doute, au désespoir et au bonheur des relations sentimentales. Il y a souvent une certaine mélancolie qui s’en dégage mais pas toujours. J’écris de manière introspective en laissant mon imagination déborder pour y donner un air de poésie. J’ai un ami qui dit que je fais de la chanson française modernisée et j’aime bien cette manière de définir ma musique car sinon je dis que je suis un rappeur qui chante, ou l’inverse.
Est-ce que des dispositifs spéciaux existent à l'université pour accompagner des projets comme le vôtre ? Avez-vous pu en bénéficier et comment ?
Il existe notamment 2 dispositifs : la Commission d’Aides aux Projets Étudiants de Nanterre et Culture Action par le CROUS de Versailles. Grâce au soutien de ces organismes, j’ai pu organiser et produire une reprise orchestrale d’un de mes morceaux au Studio Ferber de Paris. Avec l’accompagnement du Conservatoire du XXe, nous avons réalisé l’enregistrement et la captation d’un clip dans des conditions assez dingues. C’est aussi grâce à l’aide de mes proches car il y avait une quarantaine de personnes sur le tournage pour gérer l’installation des lumières, des décors, du matériel d’enregistrement, la régie etc… À l’occasion de la sortie du morceau extrait de mon futur projet, nous avons également organisé un concert à la Maison de l’Étudiant le 30 septembre 2022.
Avec qui travaillez- vous pour réaliser vos clips ?
Je travaille avec Romain Argento, un jeune diplômé de l’ESRA passionné de cinéma. Quand il est arrivé à Paris en 2021, il n’avait pas beaucoup d’expérience mais quand j’ai vu sa créativité et sa détermination, on a tout de suite matché.
Mon manager de l’époque s’est alors mis à travailler avec lui et aujourd’hui ils collaborent avec des artistes comme Bilal Hassani, Lybro, Kanoé ou Django.
Mais y’a beaucoup de réalisateurs talentueux autour de moi, comme les gars du label Rudboys (Noah Blérol/Jérémy Ferreira) ou un ptit gars bien qui s’appelle Yugoslab.
Vous travaillez sur un projet en ce moment ? Est-ce difficile de concilier passion et études ?
J’ai fini mon 2e EP « Grand 8 » qui va sortir ce mois-ci, en février. Sachant qu’on passe le plus clair de notre temps à expérimenter quand on crée, là j’ai beaucoup trop d’idées pour la suite. Je sortirais sans doute un 3e EP ou une mixtape ensuite mais j’ai surtout hâte de me lancer pleinement sur mon premier album (si la vie me sourit en 2023).
Oui, je pense que c’est difficile de concilier passion et études parce qu’à l’école on ne t’apprend pas à faire ce que t’aime. Quant au collège, on demandait ce que l’on voulait faire plus tard, je disais footballeur pour faire comme les copains.
Quelles sont vos ambitions futures ?
Je souhaite poursuivre le développement de ma carrière en indépendant, simplement parce que ça me permet d’avoir une vie normale en profitant de ma passion avec mes proches. En parallèle des cours, il y a la gestion administrative de ma carrière (face caché un peu = SACEM, distribution sur les plateformes, communication sur les réseaux, subventions, dossier d’inscriptions aux tremplins etc…) et les répétitions, les concerts, les sessions d’enregistrement, de mixage, les rendez-vous etc.. On fait aussi pas mal de scènes avec le collectif, et je suis trésorier de BPM donc ça occupe une partie de mon temps libre. Grâce à cette association, j’ai sans doute trouvé un métier qui me fait kiffer : producteur de spectacles. On a déjà organisé plusieurs concerts d et c’est vraiment quelque chose qui me plaît donc j’envisage de monter ma propre structure un jour.
Un conseil aux étudiants qui aimeraient se lancer dans la musique mais qui n’osent pas ?
Croyez en vos rêves mais pas comme les Américains. Plus sérieusement, le plus important c’est d’avoir un bon entourage qui te permet de te remettre en question et qui te soutient surtout.
Enfin, si on veut vous suivre sur les réseaux sociaux et vous encourager, ça se passe où ?
Go sur Youtube, tu trouveras plusieurs clips sur la chaine « Moyysen » et c’est pareil pour Instagram/Tik Tok.
Bonjour et merci pour votre invitation. Je suis un chanteur de 20 ans qui chante depuis petit et rappe depuis l’adolescence. Après avoir étudié pendant 2 ans les sciences politiques à l’université de Nanterre, j’ai décidé de me réorienter vers ma passion. Aujourd’hui, je suis en formation pour devenir chargé de production à l’IESA. De cette manière, je poursuis les apprentissages que j’ai développé au cours de mes expériences en studio, sur scène, en tournage ou derrière mon ordi depuis 3 ans. Cette volonté de professionnalisation, je l’ai forgée avec et grâce à mon entourage pour devenir producteur indépendant. Car c’est au lycée et à la suite de rencontres avec des gens passionnés que j’ai pu commencer à croire en mon art. Avec ces passionnés qui sont avant tout mes amis, nous avons aussi un collectif de rap qui s’appelle Le Secteur et nous gérons l’association Bitume Plume Musique. Si vous connaissez un peu la scène open mic parisienne, vous nous avez peut-être déjà croisé.
Comment avez-vous découvert que la musique était votre passion ? Quelle a été votre première expérience dans le domaine ?
Je fais de la musique depuis l’enfance, à vrai dire je ne me rappelle pas quand j’ai commencé. J’ai appris la guitare de mes 7 ans à 15 ans ; ça m’a surtout appris à embêter mes parents. Je reprenais les morceaux qu’ils écoutaient et j’adorais déformer les mélodies pour comprendre le principe d’une harmonie (du coup je criais beaucoup). Puis j’ai commencé à écrire et à composer mes propres sons. À 17 ans, j’ai rencontré un génie un peu chelou comme moi : Nathan alias Ivy ». On s’est motivé et on a monté notre propre studio dans son garage. Depuis, il m’enregistre, compose, produit et mix tous mes projets. Mais c’est vrai qu’on passe plus de temps à jouer à fifa dans sa chambre. Ma première expérience scénique, c'était une fête de quartier à Pantin à laquelle mon professeur de guitare m’avait demandé de chanter « I need a dollar » d' Aloe Blacc. J’en ai un souvenir mitigé, quand je regarde les vidéos ça me rappelle surtout que je suis timide et nerveux.
Comment décririez- vous votre style de musique ?
Ma musique mélange pop, rap et variété. Je me rapproche, pour parler de la scène actuelle, du style de Luidji mais je m’inspire aussi d’artistes comme Jacques Brel, Queen, Kendrick Lamar... Dans mon écriture, j’essaie d’évoquer les sensations que chacun connaît face au doute, au désespoir et au bonheur des relations sentimentales. Il y a souvent une certaine mélancolie qui s’en dégage mais pas toujours. J’écris de manière introspective en laissant mon imagination déborder pour y donner un air de poésie. J’ai un ami qui dit que je fais de la chanson française modernisée et j’aime bien cette manière de définir ma musique car sinon je dis que je suis un rappeur qui chante, ou l’inverse.
Est-ce que des dispositifs spéciaux existent à l'université pour accompagner des projets comme le vôtre ? Avez-vous pu en bénéficier et comment ?
Il existe notamment 2 dispositifs : la Commission d’Aides aux Projets Étudiants de Nanterre et Culture Action par le CROUS de Versailles. Grâce au soutien de ces organismes, j’ai pu organiser et produire une reprise orchestrale d’un de mes morceaux au Studio Ferber de Paris. Avec l’accompagnement du Conservatoire du XXe, nous avons réalisé l’enregistrement et la captation d’un clip dans des conditions assez dingues. C’est aussi grâce à l’aide de mes proches car il y avait une quarantaine de personnes sur le tournage pour gérer l’installation des lumières, des décors, du matériel d’enregistrement, la régie etc… À l’occasion de la sortie du morceau extrait de mon futur projet, nous avons également organisé un concert à la Maison de l’Étudiant le 30 septembre 2022.
Avec qui travaillez- vous pour réaliser vos clips ?
Je travaille avec Romain Argento, un jeune diplômé de l’ESRA passionné de cinéma. Quand il est arrivé à Paris en 2021, il n’avait pas beaucoup d’expérience mais quand j’ai vu sa créativité et sa détermination, on a tout de suite matché.
Mon manager de l’époque s’est alors mis à travailler avec lui et aujourd’hui ils collaborent avec des artistes comme Bilal Hassani, Lybro, Kanoé ou Django.
Mais y’a beaucoup de réalisateurs talentueux autour de moi, comme les gars du label Rudboys (Noah Blérol/Jérémy Ferreira) ou un ptit gars bien qui s’appelle Yugoslab.
Vous travaillez sur un projet en ce moment ? Est-ce difficile de concilier passion et études ?
J’ai fini mon 2e EP « Grand 8 » qui va sortir ce mois-ci, en février. Sachant qu’on passe le plus clair de notre temps à expérimenter quand on crée, là j’ai beaucoup trop d’idées pour la suite. Je sortirais sans doute un 3e EP ou une mixtape ensuite mais j’ai surtout hâte de me lancer pleinement sur mon premier album (si la vie me sourit en 2023).
Oui, je pense que c’est difficile de concilier passion et études parce qu’à l’école on ne t’apprend pas à faire ce que t’aime. Quant au collège, on demandait ce que l’on voulait faire plus tard, je disais footballeur pour faire comme les copains.
Quelles sont vos ambitions futures ?
Je souhaite poursuivre le développement de ma carrière en indépendant, simplement parce que ça me permet d’avoir une vie normale en profitant de ma passion avec mes proches. En parallèle des cours, il y a la gestion administrative de ma carrière (face caché un peu = SACEM, distribution sur les plateformes, communication sur les réseaux, subventions, dossier d’inscriptions aux tremplins etc…) et les répétitions, les concerts, les sessions d’enregistrement, de mixage, les rendez-vous etc.. On fait aussi pas mal de scènes avec le collectif, et je suis trésorier de BPM donc ça occupe une partie de mon temps libre. Grâce à cette association, j’ai sans doute trouvé un métier qui me fait kiffer : producteur de spectacles. On a déjà organisé plusieurs concerts d et c’est vraiment quelque chose qui me plaît donc j’envisage de monter ma propre structure un jour.
Un conseil aux étudiants qui aimeraient se lancer dans la musique mais qui n’osent pas ?
Croyez en vos rêves mais pas comme les Américains. Plus sérieusement, le plus important c’est d’avoir un bon entourage qui te permet de te remettre en question et qui te soutient surtout.
Enfin, si on veut vous suivre sur les réseaux sociaux et vous encourager, ça se passe où ?
Go sur Youtube, tu trouveras plusieurs clips sur la chaine « Moyysen » et c’est pareil pour Instagram/Tik Tok.
Mis à jour le 07 avril 2023