Florian Epiter, vice-président étudiant s’exprime sur les premiers résultats de la grande enquête sur les conditions de vie des étudiant·es

Publié le 9 mars 2023 Mis à jour le 10 mars 2023

Florian Epiter, vice-président étudiant s’exprime sur les premiers résultats de la grande enquête sur les conditions de vie des étudiant·es et sur la politique de lutte contre la précarité étudiante menée à l’Université Paris Nanterre.

Les premiers résultats de l’enquête menée par la mission précarité et santé étudiantes de l’université montrent que 1 étudiant sur 5 à l’université fait l’expérience de précarités. Pouvez-vous nous dire quelques mots au sujet de ces résultats ? 

Florian Epiter : La crise sanitaire que nous avons connue a profondément impacté la jeunesse. En effet, le retour à la réalité a été un véritable séisme et cela est très bien reflété au sein de l’enquête menée par la mission précarité et santé étudiantes de l’Université Paris Nanterre que je remercie. Ces résultats sont criants ! En effet, la précarité des étudiant·es pousse, la moitié d’entre nous, à travailler en parallèle de nos études afin de subvenir à nos besoins primaires et vitaux.

Cette enquête met le doigt sur la crise du logement qui touche la communauté estudiantine francilienne. Nous sommes au sein de la région accueillant le plus d’étudiant·es en France (plus de 700 000 étudiant·es dans l’enseignement supérieur). Or le prix des loyers au sein de cette région est exorbitant : on parle d’une moyenne de loyer de 671 euros par mois sur l’ensemble du territoire francilien selon le coût de la rentrée de la COEF (Coalition des organisations étudiantes franciliennes). L’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur doit avoir une politique sociale pour la communauté étudiante. Les étudiant·es de Nanterre le démontrent clairement : 1 étudiant sur 4 rencontre de grandes difficultés de logement.

Le sujet qui me tient le plus à cœur est la santé. Les étudiant·es expriment avoir de grandes difficultés liées à la santé, à commencer par la santé psychologique. Nous saluons le plan “santé psy étudiant” de l’Etat qui permet à tous les étudiant·es d’avoir accès à 8 séances gratuites auprès d’un ou d’une psychologue après avoir consulté un·e médecin généraliste. Pour autant, les actions n’ont pas été assez poussées pour les étudiant·e·s sur les campus. En effet, avoir accès à des psychologues sur le campus, comme c’est le cas dans certains lycées, est selon moi l’accès le plus simple à la santé mentale. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère de la Santé doivent donc travailler de concert, en soutenant les universités et nos services universitaires de médecine préventive afin de permettre à nos étudiant·es un accès facilité aux soins. 

Je voulais encore une fois remercier chaleureusement la mission précarité et santé étudiantes pour cette enquête et j’invite l’ensemble des étudiant·es à prendre connaissance des premiers résultats.


L’Université Paris Nanterre mène une politique de lutte contre la précarité étudiante. Pouvez-vous nous parler des dispositifs proposés à l’université ?

Floran Epiter
:
L’Université Paris Nanterre mène une politique sociale et solidaire envers ses étudiant·e·s. Plusieurs dispositifs sont à notre disposition. Nous avons par exemple la Commission d’exonération des droits d’inscription et la Commission d’aide sociale portées  par le SCUIOIP (Service Commun Universitaire d'Information, d'Orientation et d’insertion professionnelle), en partenariat avec le CROUS de Versailles, qui permettent aux étudiants de bénéficier d’une exonération totale ou partielle des frais d’inscription universitaire et aussi d’une aide financière exceptionnelle en cas de situation de précarité. 

L'université a aussi mis en place un questionnaire d’aide qui permet aux étudiant·es en difficulté d’être contacté·es par une psychologue pour être soutenu·es et orienté·es vers les aides les mieux adaptées à leur situation.  
Le tissu associatif de l’Université Paris Nanterre est également très sensibilisé sur le sujet. L’Agoraé de Nanterre est une épicerie solidaire permettant à chaque étudiant·e bénéficiaire de pouvoir acheter des produits entre 10 % et 30 % du prix du marché.
L’association Cop1 - Solidarités Étudiantes de Nanterre permet également aux étudiant·es de pouvoir bénéficier, sans distinction, d’une distribution alimentaire. Bon nombre d’associations permettent l’inclusion sociale et certaines aides sociales. J'invite donc tous les étudiant·es à renseigner sur le site internet de l’ACA² où vous trouverez l’ensemble des associations étudiantes et sur la page de la mission précarité et santé étudiantes qui présente les dispositifs d’aide.


Le 14 février 2023 a eu lieu la première concertation territoriale de la région Île-de-France sur la vie étudiante, à laquelle vous avez participé. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ? Pour poursuivre le dialogue avec le ministère et les acteurs de l’ESR, comment voyez-vous votre rôle ?

Florian Epiter :
Effectivement, certain.e.s étudiant·es de l’Université Paris Nanterre ont eu la chance de participer avec moi à la conférence territoriale sur la vie étudiante s’étant tenu le 14 février à la Sorbonne à l’initiative du rectorat de notre région. L’ensemble des vice- présidences étudiantes des universités d’Île-de-France ont été auditionnées avant cette  conférence.  

Bon nombre d’acteurs régionaux de l’enseignement supérieur et de la recherche étaient présents. Il y a eu des discussions sur le rôle de ces acteurs pour les étudiant·es, la précarité étudiante et les campus de demain. Vos représentants ont répondu présents et ont représenté notre université avec ferveur. Nous continuerons de travailler afin que vous soyez entendus car qui d’autre que les étudiant·es pour savoir ce qu’il y a de mieux pour chacun·e d’entre nous ?

En tant que Vice-président étudiant de Nanterre, mon rôle sera dans un premier temps de vous représenter. Pour cela je ferai, durant mon mandat, appel à vous, étudiant·e·s, afin de porter votre voix, vos opinions, avis et suggestions auprès des acteurs concernés.  Je travaillerai pour une facilité d'accès aux soins notamment en collaboration avec les collectivités territoriales proches du campus et des lieux de résidence de nos étudiant·e·s. Je travaillerai également, avec l'ensemble des vice-présidents étudiants des universités franciliennes, sur la création de logements ainsi que la réhabilitation des logements existants afin de répondre à ce besoin urgent que nous mettons en exergue depuis de longues années maintenant.

Je vous promets de vous tenir au courant de chaque avancée de ces actions.


Mis à jour le 10 mars 2023