Héros du quotidien : On a rencontré la Compagnie Batteries d'Entrailles de l'Université Paris Nanterre !

la Compagnie Batteries d'Entrailles

Publié le 5 février 2020 Mis à jour le 12 février 2020

Vous avez sans doute entendu parler de la Compagnie Batteries d'Entrailles ! Lors de la derniére édition du Festival de Nanterre sur Scène, ils ont reçu la mention spéciale au spectacle Corps d'Attente dans le cadre du Prix du jury étudiant. Nous avons pu les rencontrer. Venez dès à présent découvrir les parcours de Célia, Inès et Adèle !


Bonjour et merci à vous d’accepter de répondre aux questions de Point COMMUN. Pouvez-vous vous présenter et nous présenter votre parcours au sein de l'Université Paris Nanterre ?

Célia : Avec Adèle nous sommes arrivées à l’Université Paris Nanterre, directement en troisième année de Licence d’Arts du spectacle en septembre 2017, après une classe préparatoire littéraire. Nous nous sentions bien sur le campus et suivions des cours assez passionnants. Nous avons donc décidé d’y poursuivre notre formation en Master de recherche théâtrale. Nous sommes actuellement en deuxième année de Master. Je travaille sur l’hybridation des différentes formes artistiques dans les créations de Zhao Miao, metteur en scène chinois contemporain. Adèle travaille sur le discours universaliste dans le théâtre, comme moyen de justification des pratiques d’appropriation culturelle.s

Inès : Pour ma part, je suis actuellement en Cycle 3 au Conservatoire Claude Debussy (17e arrondissement de Paris) en art dramatique.

Pouvez-vous nous présenter la Compagnie Batteries d'Entrailles ainsi que vos activités ?

La Compagnie Batteries d'Entrailles a été créée en mai 2019, à l'initiative des membres du spectacle Corps d'Attente, notre première création collective. A la croisée de nos parcours respectifs s'est manifestée l'envie de faire l'expérience d'un théâtre physique. Nous étions en quête de moyens d’expression : nous avons croisé le chemin du clown, de la marionnette, de l'écriture chorégraphique ainsi que du mime. Notre compagnie explore la relation entre le corps et les matières pauvres, proposant de faire émerger une certaine poésie, un imaginaire, des émotions, par ce dialogue entre l'espace, les corps et les objets.

Votre compagnie est très récente (mai 2019). Comment s'est passé son lancement ? Pouvez-vous nous parler de votre premier projet ?

Adèle : Nous nous sommes fédérées autour de notre premier projet, Corps d’Attente, né d’un fort désir d’écriture de plateau. Au début, Célia et Inès étaient deux, et petit à petit, elles ont eu envie de faire appel à d’autres personnes, pratiquant d’autres disciplines. Elles ont senti la nécessité de créer un autre personnage dans la pièce, et je les ai rejointes pour participer à la deuxième partie du processus de création. Se sont ajouté·e·s au fil du travail, un maquilleur, une costumière, une scénographe, un graphiste, deux créateurs son et lumière. Plus notre spectacle mûrit, plus nous vient l’envie de collaborer avec d’autres jeunes artistes. Prochainement, par exemple, deux vidéastes vont rejoindre l’équipe pour créer un film du spectacle.

Le milieu associatif est très développé au sein de l’Université. Comment travaillez-vous en lien avec les autres associations du campus et l’ACA² ?

Inès : Nous avons commencé à créer le spectacle à la Maison de l’Etudiant·e, en contact avec les régisseurs et le gestionnaire des salles de la fac. Puis, notre participation au Festival Nanterre sur Scène a consolidé les liens que nous avions commencé de nouer avec eux et les membres de l’ACA² : ils et elles sont très à l’écoute et très présents, et c’est agréable d’être si bien accompagnées pour ce premier projet ! Nous sommes aussi soutenues par la CAPE, la Commission d’Aide aux Projets Étudiants, et dans ce cadre, toujours en collaboration avec l’ACA², nous jouerons à nouveau à Nanterre en mai.

Vous avez obtenu une mention spéciale pour votre spectacle Corps d’Attente pour le Prix du jury étudiant lors de la dernière édition du Festival Nanterre sur Scène. Pouvez-vous revenir pour nous sur cet événement ?

Célia : C’était la première de notre spectacle, l’achèvement d’un an de travail, un grand soulagement et une grande fierté de le présenter dans notre propre université, avec tout de même un peu de crainte de le montrer pour la première fois à un public ! C’était une semaine très intense, ponctuée de belles rencontres et de discussions passionnantes avec les participant·e·s, organisateur·trice·s et spectateur·trice·s du festival.

Adèle : Nous avons aussi particulièrement apprécié la manière dont le festival est pensé : il ne s’agit pas de venir seulement jouer notre spectacle, mais de nous inscrire dans un accompagnement plus global de celui-ci. En effet, nous avons animé une master class avec des étudiant.e.s de première année de licence arts du spectacle, accordé un entretien à une étudiante en master de médiation culturelle, réalisé des happenings sur le campus, et enfin participé à une rencontre avec le public après le spectacle. Ce fut donc une expérience riche et complète.

Inès : Nous avons aussi été heureuses de recevoir la mention spéciale du jury étudiant pour notre pièce. Les retours que nous ont fait les membres des différents jurys ainsi que ceux des spectateur·trice·s ont été très précieux pour nous permettre de retravailler notre spectacle.

Je souhaite suivre l'actualité de votre compagnie, et vous apporter mon soutien, où puis-je vous retrouver (Réseaux sociaux...) ? Quels sont vos prochains projets ? Est-il possible de rejoindre votre compagnie ?

Adèle : Vous pouvez suivre notre page Facebook : « Compagnie Batteries d’Entrailles », où vous trouverez toutes nos actualités. Nous n’avons pas encore Instagram, mais ça ne saurait tarder !

Célia : Pour l’instant, nous cherchons surtout à trouver de nouvelles salles pour jouer notre spectacle. Notre prochaine date, c’est le jeudi 2 avril au Festival Écarts ! C’est un festival organisé le Théâtre de la Cité Internationale et le bureau des arts de Sciences Po. Pour la suite, nous savons que nous voulons continuer de travailler ensemble, et comptons profiter justement d’une résidence à Nanterre pour explorer de nouvelles pistes.

Avez-vous une anecdote, un moment qui vous a particulièrement marqué ou tout simplement un message que vous souhaitez partager avec nos lecteurs ?


On se rappelle toujours, dans les moments où on n’arrive pas à créer ou à développer des propositions de plateau, que beaucoup d’idées ou de séquences du spectacle sont issues de moments de relâchement total où on voulait juste se faire rire les unes les autres en proposant n’importe quoi, pêle-mêle. Un bon geste, une expression drôle, voir un retournement de situation, arrivent comme ça au milieu d’une grosse blague, et on finit par la garder parce que ça s’insère parfaitement dans ce que l’on cherche à dire. Par exemple, on sonorise beaucoup de choses : des couinements de chaussure, des gargouillis. Plein de sons qui au départ sortaient juste pour rire. A l’inverse, sur cette dynamique, ça nous arrive de proposer quelque chose aux deux autres, hilares, et en fait c'est un gros bide. Ce genre de choses, on les met de côté pour notre anti-spectacle, qu’on appelle le spectacle-bide, et ça nous permet de continuer sur notre lancée.

M
erci Célia, Inès et Adèle d'avoir répondu aux questions de Point COMMUN et bravo pour ce bel engagement !





Mis à jour le 12 février 2020