Héros et héroïnes du quotidien : ces membres de l'université qui agissent pour apporter l'électricité dans des villages de brousse

"Tout le monde peut contribuer à ce projet en partageant celui-ci à ses amis et sa famille" Mahamadou

Publié le 4 avril 2022 Mis à jour le 13 avril 2022

Le projet ? Lueur d’espoir. Un groupe de volontaires et membres de l’IUT Ville d’Avray (Génie thermique et génie électrique) revient d’une mission au Sénégal.

Interviews de Mahamadou et Olivier, 2 des étudiant·es qui sont partis. Ils nous expliquent comment ils ont apporté leur aide auprès de populations, ce qui les a marqués et comment vous pouvez contribuer à ce beau projet.

Point COMMUN : Bonjour, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions.
Pour commencer, que vous soyez partis ou que vous ayez supporté ce projet : un grand BRAVO pour votre engagement. Manon, Charlie, Emma, Mahamadou, Olivier et les autres étudiant·es. Loïc, Karen, Laurent, Sophie, Christophe, Lavinia, Michel qui sont personnels de l’IUT Ville d’Avray (administratifs, enseignant·es,  enseignant·es-chercheur·es).


Des villages, une maternité ou encore une université : cette mission vous a mené dans des lieux assez différents. Des anecdotes qui vous ont marqué ou surpris ?

Mahamadou Niakate : La rencontre avec les membres de la maternité m’a beaucoup marqué car ils ont su nous accueillir de la meilleure des manières malgré leur détresse. On avait clairement l’impression qu’ils n’étaient pas dans le besoin alors que si. Ils ont su nous mettre à l’aise très rapidement avec une hospitalité très rare.

Olivier Ondet : L’accueil des villageois à Baïla ainsi que la générosité dont ils ont fait preuve. Ce qui m’a personnellement marqué c’est quand nous sommes rentrés dans la case de santé de Diongol, la pharmacie était vide et dans la salle d’accouchement il y avait seulement une table d’accouchement et un seau, les lits n’avaient pas de matelas. 

  • Première photo : Préparation du fret - Livres et matériel à destination de l’université et des villages électrifiés en Casamance
  • Deuxième photo : Arrivée au village de Balandine ou sera installé dans la maternité le système photovoltaïque

En quoi cette expérience vous a-t-elle fait “grandir”, du point de vue personnel comme celui de vos compétences ?

Mahamadou :
Du point de vue personnel, cette expérience m’a permis de me rendre compte de la chance qu’on a d’avoir accès à l’électricité aussi facilement et au matériel dans nos établissements. Au retour de ce voyage ma vision des choses à clairement changé, j’arrive désormais à donner de l’importance à tout ce que j’ai et cela me permettra de m’améliorer. Ce qui est de mes compétences, ces travaux ont été une première pour moi, j’ai pu me rapprocher encore plus des composants et du “danger”, ça a été une expérience fructifiante pour mes capacités dans la mise en oeuvre d’un système électrique. 

Olivier : Cette expérience m’a fait grandir de plusieurs manières. Ce voyage nous fait revenir à la réalité, c’est une vraie leçon d’humilité. Savoir donner sans recevoir et se rendre compte de la chance que l’on a, ce voyage m’a permis de relativiser sur tous les problèmes que nous pouvons rencontrer dans notre routine quotidienne. En termes de compétences, je pense que la prise d’initiative a été très enrichissante car nous sentions que toutes les idées étaient utiles même les plus simples et qu’il ne fallait pas hésiter à proposer des solutions.

  • Première photo : Installation du panneau photovoltaïque du kit de lampe solaire dans le village de Djinoudjé
  • Deuxième photo : Mise en route et mesures sur le système photovoltaïque dans la maternité
  • Première photo : Mise en route des lampes solaire
  • Deuxième photo : Réalisation de la distribution électrique dans la maternité

Si beaucoup rêvent de s’investir dans un tel projet, peu sautent le pas. Quel a été le déclic qui vous à permis de passer à l’action ?

Olivier : J’ai entendu parler de ce projet en 2020 lorsque j’étais en terminale et que je suis venu pour la première fois à l’IUT. On m’avait dit que ce projet se continuerait lors de mes études et cela a été un facteur décisif dans ma décision d’étudier à l’IUT. En première année, comme j’étais concentré sur mes études en GTE je n’y pensais plus. C’est quand notre professeure nous a parlé de ce projet en début de deuxième année pour les études techniques que je m’en  suis souvenu. Elle nous a présenté le projet le jeudi, nous avions jusqu’à dimanche pour envoyer nos lettres de motivation, la mienne était envoyée le jeudi soir.

Mahamadou : Je n’ai pas vraiment hésité quant à ma participation à ce projet, la simple idée d’aider des personnes qui sont dans le besoin m’a suffit à participer. Le fait de savoir que ce que nous faisons durant nos TP pourra aider un groupe de personnes est une idée qui m’a particulièrement intéressé. De plus, le fait de voyager et de partir dans un endroit inconnu où je pourrai appliquer ce que j’ai appris était un défi qui m’attirait énormément.


  • Première photo : Echanges pédagogique en génie thermique avec les étudiants de l’université de Ziguinchor (installation d’un chauffage solaire)
  • Deuxième photo : Préparation du montage des composant dans le local SHS de la maternité
 
  • Première photo : Création du support des panneaux solaires dans la maternité
  • Deuxième photo : Mesures de l’irradiation solaire sur les panneaux dans la maternité

La préparation

Olivier : En réalité, même si nous sommes restés une vingtaine de jours, ce projet était en préparation depuis deux ans pour l’installation du chauffe-eau solaire à Ziguinchor. Les étudiants GTE précédents ont énormément contribué sans pouvoir partir (à cause du Covid), ils ont récolté des fonds, envoyé le matériel et participé au montage du chauffe-eau solaire à l’IUT. Sans leur participation nous n’aurions sûrement pas pu réaliser ce projet. Notre but à nous a été de préparer toute la partie théorique liée aux performances de notre machine mais aussi de récolter des fonds. Nous n’avions plus qu'à finaliser l’installation sur place.

Mahamadou : La préparation du voyage a été très courte car nous sommes partis tôt dans l’année. Cependant, celle-ci a été extrêmement dense car il nous a fallu étudier le système, vérifier si nos composants répondaient aux besoins etc… Cela a entraîné un grand investissement de notre part durant nos temps libres (week-end, vacances…). Nous avons dû être très minutieux quant à cette préparation car l'oubli de quelque chose mènerait à de gros problèmes pour la réussite du projet.  

  • Première photo : Travaux réalisés réalisés par les étudiants à l’IUT de Ville d’Avray - Etude de la topographie du site de la future centrale photovoltaïque
  • Deuxième photo : Travaux réalisés réalisés par les étudiants à l’IUT de Ville d’Avray - Etude des compteurs intelligents installés dans les foyers du site de la future centrale photovoltaïque

Ce contexte a-t-il modifié - ou non - votre pratique ? Quelles différences majeures entre une installation électrique solaire et celles qui ne le sont pas ?

Mahamadou : Durant la mise en place de notre système, le respect des normes de sécurité électrique n’a pas été affecté par le contexte dans lequel nous étions plongés. Nous avons apporté le matériel nécessaire qui nous a permis de rester dans nos pratiques habituelles. Cependant certaines situations, comme le manche d’une pioche qui se casse, nous ont menés à suivre les pratiques "débrouillardes" des étudiants sénégalais qui nous ont accompagnés. Cette habilité face aux problèmes qu’ils nous ont montrés était très intéressante et elle nous a permis d’apprendre beaucoup de choses. 

L’une des différences majeures qui nous oblige à concevoir de tel ou tel façon notre système est l’absence de soleil durant certaine période de l’année, une installation électrique solaire ne fonctionnera jamais comme on le souhaite lorsqu’il n’y a pas de soleil ce qui est logique, alors que dans les installations non solaires, le soleil n’entre pas en jeu et ne posera donc aucun problème. 
  • Première photo : Repos à Caps skirring
  • Deuxième photo : Présentation des travaux de la future centrale à l’Agence Sénégalaise de l’Electrification Rurale à Dakar
  • Dernière photo : Echanges pédagogique en génie électrique avec les étudiants de l’université de Ziguinchor

Quatre encadrant·es et trois anciens étudiants ayant participé à la mission précédente sont partis avec vous, qu’est-ce que ces échanges vous ont apporté ?

Mahamadou : Les enseignants nous ont très bien aiguillés sur le projet, leurs conseils et directives nous ont permis de comprendre notre système, de nous préparer en cas d’imprévu et ils ont été d’une très grande aide en cas de problème lors de l’implantation. Concernant les étudiants qui nous ont accompagnés, certains d’entre eux ne sont jamais partis sur place mais ont réalisé toute l’étude préalable que nous avons nous même réaliser, ils ont donc été d’une aide précieuse car ils ont pu nous corriger en cas d'erreur et nous aider en cas de problème. 

Olivier : Pendant la mission, nous avions plus l’impression que les professeurs étaient nos collègues même si évidemment on devait respecter quelques règles, il y avait une confiance mutuelle ce qui nous a permis d’échanger de la meilleure des manières et de régler les petits pépins.


Qui êtes-vous ?
  • Mahamadou : Je suis un étudiant de deuxièmes années de DUT au département Génie Electrique et informatique industrielle à l’IUT de Ville-d’Avray.
  • Olivier : étudiant en deuxième année de DUT Génie Thermique et Énergie à l’IUT de Ville d’Avray.
  • Nous sommes 5 encadrants des départements GEII et GTE de l'IUT de Ville d'Avray : Secrétaire pédagogique ( Karen Houé), technicien (Laurent Ontonienté ) enseignante chercheuse (Lavinia Grosu), enseignants (Christophe Quinton, Loïc MAILLIER)

Comment peut-on contribuer à ce beau projet ?
  • Mahamadou : Tout le monde peut contribuer à ce projet en partageant celui-ci à ses amis et sa famille, ce projet nous également coûter donc une contribution financière peut être également une façon de contribuer à ce projet. Et peut-être pour les futurs étudiants en DUT GEII, tout simplement participer à ce projet. Le simple fait de mettre au courant des personnes de l’existence de ce projet apporte une grande aide.
  • Olivier : S’engager avec l’association Kassoumaï78 ou encore participer financièrement pour aider les prochains projets à voir le jour.
  • Les encadrant·es : Ne pas hésiter à consulter nos actions en cours pour devenir bénévole à nos cotés ou faire des dons !

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  • Les partenaires du projet :

         


     

Mis à jour le 13 avril 2022